Brexit et libre circulation des artistes, ça coince déjà

par Jeff, le 20 février 2020

Le Brexit, et surtout les interminables négociations qui ont suivi le vote historique de juin 2016, on a le sentiment qu'il est derrière nous, et que la signature de l'accord de retrait marque pour les parties la fin d'un feuilleton interminable et chiantissime. Ceux qui ont regardé Scrubs ou Dexter jusqu'au bout comprendront.

Mais en, réalité, le début des emmerdes, c'est pour maintenant, puisqu'il va bien falloir que l'on négocie une relation future avec ce drôle de voisin un peu casse-couilles, façon Cosmo Kramer dans Seinfeld. On n'a pas vocation à évoquer ici le futur accord de libre-échange ou la nouvelle politique migratoire de BoJo et ses ouailles, même si cette dernière va peser sur le sort que réservera le gouvernement britannique au secteur artistique de l'UE lorsque celui-ci souhaitera traverser la Manche pour venir se produire. Et à en croire cet article paru dans le magazine Politico ce jeudi, les perspectives sont pour le moins inquiétantes : en effet, là où d'aucuns pensaient qu'on allait maintenir une libre circulation des artistes entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, c'est tout le contraire qui est en train de se passer.

Ce n'est encore qu'un plan bien sûr, et l'on peut penser que les Britanniques bandent les muscles à dessein, mais l'intention du gouvernement serait de soumettre tous les artistes souhaitant se produire sur son territoire à l'obligation de présenter un visa dit de "tier 5". Un rapide coup d'œil sur les sites web du gouvernement de Sa Majesté nous en dit plus sur les modalités qu'il recouvre : c'est un visa de travail temporaire, qu'il faut donc demander, et qui n'est remis qu'en échange de toute une série de documents et extraits de compte attestant de votre capacité à subvenir à vos besoins une fois sur le territoire, tout cela dans votre plus bel anglais bien sûr.

Il va évidemment sans dire que si nos voisins faisaient les difficiles, l'Union européenne se verrait obligée d'appliquer la même sévérité aux groupes anglais, écossais ou gallois souhaitant se produire à Bruxelles, Paris ou Berlin. Et que ça foutrait un beau bordel. Suite aux prochains épisodes. Et ceux qui prennent plaisir à se farcir le suivi des négociations, il y en aura beaucoup.