Dossier

Les 5 choses à faire à Dour cette année

par Jeff, le 6 juillet 2016

Recevoir un gros poutou de Kevin Gates

Vous savez combien on aime le rap, mais aussi combien on est méfiant dès que l'on fout les pieds dans un concert de rap. Et vu le nombre de concerts de double H prévus cette année à Dour, la probabilité que vous assistiez à des trucs moyens, affreusement sonorisés ou bordéliques est forcément plus haute que jamais. Pourtant, on espère que Kevin Gates ne décevra pas. D'abord parce qu'il a une discographie admirable à faire valoir (il est impeccable en major comme en mixtape), ensuite parce que le MC de Baton Rouge est l'un des personnages les plus attachants du Dirty South. Accro à plein de trucs (à commencer par l'héroïne et sa cousine), Kevin Gates parvient à transposer sur scène toute la grandiloquence d'un personnage larger than life que l'on sent habité d'un gros paquet de démons, mais également capable de donner de l'amour, beaucoup d'amour. Lors de son dernier passage dans la Rotonde bruxelloise, il a pris dans ses bras TOUTES les personnes présentes dans la salle ce soir-là, qu'elle le veulent ou non. S'il remet ça à Dour, c'est l'horaire dans la Boombox qui risque d'en souffrir le jeudi.

Aller voir le meilleur DJ du monde

L'année dernière, la Red Bull Elektropedia Balzaal a constitué un lieu de rassemblement inattendu, une sorte de festival dans le festival - avec la disparition des 10 Days Off, cette scène en a profité pour jouer les bouche-trou de luxe. Mais si le line-up de la Balzaal est comme d'habitude impressionnant, le DJ qu'on vous interdit de rater ne s'y produira pas. Non, DJ EZ, c'est la Boombox qu'il viendra démonter vis par vis à l'invitation de Lefto qui sera en charge de la programmation de la scène ce jour-là - et se chargera de clôturer la soirée dans la foulée. Pour ceux qui ne connaissent pas l'Anglais, on se limitera à vous dire qu'il est une légende de la scène UK garage et que sa technique derrière les platines fait encore plus mal qu'une canule de Radja Nainggolan.  

N'aller voir qu'un seul truc le mercredi

Parce qu'Alex Stevens ne pense pas aux trentenaires à qui il faut au moins deux semaines pour se remettre de 4 jours de nouba, le Dour Festival a décidé de pérenniser la pire bonne idée de ces dernières années : ajouter un cinquième jour au programme, mobilisant peu de scènes mais mettant déjà les foies à rude épreuve. Si les artistes présents sur la grande scène nous en touchent une sans remuer l'autre, on ne voudra rater pour rien au monde le concert de La colonie de vacances, qui est en fait l'association de quatre des meilleurs groupes de la scène noise française (Electric Electric, Papier Tigre, Marvin et Pneu) autour d'un projet un peu fou : une création scénique qui voit les 4 formations disposées aux quatre coins de la salle, pour une expérience musicale en quadriphonie qui ne pourra nullement s'apparenter à un concert traditionnel.

Gagner ton badge de warrior du Dour Festival

Pour peu qu'il fasse un peu trop froid ou trop chaud le dimanche en fin de journée et que le coffre ait déjà été rempli le matin, la tentation de filer à l'Anglaise pour retrouver un vrai matelas, une cuvette en faïence et une douche dans laquelle n'ont pas pissé les 47 mecs qui t'y ont précédé ce matin-là est énorme. Et qu'est-ce qu'on vous comprend, on a été régulièrement coutumiers du fait. Puis une année, on a ramassé nos couilles et on a fait la fin du festival. Une expérience à part, tout simplement inoubliable, dans laquelle des organismes en fin de vie jettent leurs dernières forces dans une bataille épique, en mode GoT S05E08. Sauf qu'ici, on ne se bat pas contre des white walkers, mais contre notre propre système digestif. Le dimanche passé 3h30, vous aurez le choix entre le petit prince masqué du footwork DJ Paypal, et Mr. Oizo et ses gros sabots. Mais à cette heure-là, peu importe les choix du DJ, tant qu'on a l'ivresse.  

Te lever tôt pour aller voir le meilleur du rap belge (et probablement ne jamais y arriver)

Ces derniers temps, tout le monde (frouzes y compris) se turlupine frénétiquement sur le rap made in Fritland - à très juste titre comme on vous le démontrait encore tout récemment en musique. Mais alors que des JeanJass & Caballero, Roméo Elvis & Le Motel, STIKSTOF ou Nixon font office de têtes de gondole légitimes et valeureuses, il a été décidé par les programmateurs de placer tous ces artistes en ouverture de journée, à 12h30. La décision est tout bonnement incompréhensible vu qu'à cette heure-là, à part des lapins de six semaines qui seront dans leur lit à minuit ou des types qui préfèrent cuver devant un vrai concert plutôt que de subir le best of de Tiken Jah Fakoly joué par les chevreuils de la tente d'à côté, le festivalier lambda ronfle paisiblement dans sa Quechua, spoone sa conquête de la veille, achète des conserves de ravioli chez Aldi ou prend l'apéro au pastis tiède. Bref, pour un festival qui a l'obligation morale de mettre en évidence les talents locaux et se vante du niveau de son affiche hip-hop, c'est un chouïa regrettable.

Et si tu en veux plus, sache qu'on a également concocté une playlist Spotify spéciale Dour Festival.