Dossier

Goûte Mes Mix #61 : Deadbeat

par la rédaction, le 2 août 2016

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Tracklist :

coming soon...

Y’a des mecs après qui l’on court depuis des plombes. Et Deadbeat fait partie de ceux-là. Véritable tête de pont d’une scène dub-techno qui fait peu parler d’elle mais fédère un vrai public de bouffeurs d’écho et de réverb, le producteur canadien délocalisé à Berlin a aujourd’hui une très belle discographie à faire valoir, avec l’immense Drawn & Quartered (2011) en favori de notre rédaction.

Plutôt jeune, Deadbeat est arrivé à rebours au dub, comme il nous l’explique :  « Tout s’est passé dans un ordre chronologique inverse, tout d’abord via le travail de gens comme The Orb, Bandulu, Psychic Warriors ov Gaia et bien évidemment Basic Channel. C’est à partir de là que j’ai commencé à m’intéresser aux racines du dub et à collectionner des pressages originaux de 7’’ jamaïcains. On était à la fin des années 90 et c’est à ce moment que j’ai lancé des soirées ‘roots dub’ avec mon ami Mossman à Montréal. Les vieux producteurs de dub ont vraiment été parmi les premiers à traiter le studio comme un instrument à part entière et c’est justement ce sentiment qui habite désormais mon processus de production au quotidien. »

Aujourd’hui membre de l’équipe Lessizmore (il a notamment contribué à l’excellente compilation-anniversaire récemment sortie par le collectif), Deadbeat peut commencer à regarder dans le rétroviseur et apprécier avec beaucoup d’humilité la valeur et la qualité du travail fourni au fil des ans : « J’ai vraiment eu une chance incroyable. J’ai pu jouer ma musique dans certains des meilleurs clubs et festivals du globe, j’ai pu me construire une fan base dévouée et ouverte, qui m’a toujours suivi quelles que soient les trajectoires que j’empruntais, des productions ambient un peu bizarres aux trucs plus reggae en passant par de la techno pure et dure. Pouvoir faire ce que tu aimes depuis plus de 16 ans sans devoir travailler à côté est quelque chose que je valorise au plus haut point et je ne remercierai jamais assez toutes celles et ceux qui m’ont toujours soutenu. C’est le genre de soutien qui permet de traverser les moments les plus durs de la vie. »

Cette approche musicale prônant l’ouverture et la variété, cette humilité à toute épreuve et cette générosité envers son public, on les retrouve dans ce Goûte Mes Mix de Deadbeat, qui est en fait un enregistrement de son DJ set à l’IPSE de Berlin : « C’est un set 100 % vinyle, donc j’ai du procéder à quelques petits ajustements en raison de disques qui ont un peu sauté, mais je pense que ça reflète bien le genre de choses que je propose quand je mixe. J’aime couvrir un vaste territoire – dub, techno, breakbeat. Il y a bien quelques enchaînements douteux que j’aurais pu retravailler en post-prod, mais j’ai voulu la jouer honnête. » En effet, c’est bien mieux comme ça.