Dossier

Goûte Mes Mix #50: I.A. Bericochea

par Jeff, le 20 septembre 2015

Tracklist

  1. S4 Sueño (Rojo.it)
  2. S1
  3. A4 Arena part1 (Ayeko Records)
  4. A2
  5. A1
  6. W2 Wake up (Idle Hands)
  7. W4
  8. A5
  9. wait Break, wait and remember (Persona Records)
  10. remember
  11. W1

Y a-t-il une vie après M_nus ? Pour des gens comme Magda, Marc Houle ou Troy Pierce, auteurs d’une riche carrière et partis fonder Items & Things histoire de s’affranchir de l’emprise du Canadien, on peut répondre par l’affirmative. Par contre, pour un gars comme I.A. Bericochea, on se pose plus de questions.

C’est exactement ce qu’on lui a demandé : « J’ai commencé à produire de la musique électronique en 2001, et dans la foulée j’ai envoyé mes démos à plein de labels. Dans l’année, j’ai reçu une réponse de Richie Hawtin. Plastikman était mon artiste favori. Je n’en ai pas dormi  de la nuit. Ma collaboration avec M_nus s’est traduite par mon album Rojo, puis ils m’ont demandé de faire « A ». Après ça, j’ai continué à faire de la musique pour eux, mais entre ma productivité qui ralentissait et l’insatisfaction que générait mon travail, ça n’allait pas. En plus, M_nus a commencé à évoluer vers des territoires plus dansants et ça ne m’a pas plu. »

Il est évident que quand on a aimé le M_nus du début des années 2000 et que l’on voit vers quoi il a progressivement évolué (une énorme machine qui tourne à vide en gros), on peut comprendre la décision prise par Ignacio Aguilera, même si il aurait été probablement plus simple de continuer à évoluer dans le sillage de Richie Hawtin, ne serait-ce que par facilité. Car la seule évocation du nom M_nus est un atout sur une carte de visite : « A la sortie de mon album Sueno en autoprod en 2005, j’ai vite compris l’avantage d’avoir frayé avec M_nus. Par contre, quand je présentais mon live aux promoteurs, ils me considéraient comme une version espagnole de Richie Hawtin alors que je me sentais beaucoup plus proche de son travail sous l’alias Plastikman. »

Comme on vous le disait récemment en chroniquant son dernier EP en date pour Idle Hands, « sa composition techno en douceur n’a pas relégué au placard les éléments aquatiques de son passé […] ni les lignes de basse bien rondes et pleines de reverb qui en faisaient le cœur. » Et c’est dans le droit fil de son Wake Up EP que s’inscrit ce mix, qui est l’air de rien le cinquantième de la série – on était obligé de la placer, celle-là. Pour sa sélection, l’Espagnol se la joue perso et pioche dans ses propres productions, sorties ces 10 dernières années, avec un accent évident sur le mode uptempo. Un petit accès d’égoïsme que l’on ne lui reprochera pas, tant cela va permettre à pas mal de monde de se familiariser avec un mec dont le principal défaut est probablement de ne pas vouloir se mettre en avant. Et là aussi, on comprend rapidement pourquoi les poses d’un certain Richie Hawtin on dû rapidement le saouler…

https://soundcloud.com/iabericochea