Dossier

Goûte Mes Mix #3

par Tibo, le 7 mars 2010

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Tracklist

  1. Starkey "Cyberpunk" (dub)
  2. BD1982 "Time Caves" (seclusiasis)
  3. Unique 3 "Take This Love (Milanese remix)" (lockout)
  4. Rian Peters "Getaway (instr. mix)" (dub)
  5. Zet. "Assesino" (robox neotech)
  6. The Constellations "Setback (Starkey remix)" (virgin)
  7. Stagga "Dirty Sydney" (dub)
  8. Jakes "Scanners" (hench)
  9. Rox "My Baby Left Me (Terror Danjah extended mix)" (rough trade)
  10. SDUK "Clunge" (slit jockey)
  11. Starkey "Fourth Dimension" (planet mu)
  12. Mestizo "Let It Spray" (seclusiasis)
  13. Mensah & Eddie K "Steady As She Goes" (dub)
  14. The XX "Islands (Nosaj Thing remix)" (young turks)
  15. Eskmo "Lands and Bones feat. Swan" (warp)
  16. James Blake "Give a Man a Rod" (hessle audio)
  17. Starkey "Starting Gates" (planet mu)
  18. Ludacris "How Low feat. Shawna" (universal)
  19. Terror Danjah "Air Bubble" (butterz)
  20. Misk "Nintendont (NastyNasty remix)" (vermin street)
  21. Starkey ft. P-Money "Numb" (planet mu)
  22. Jack Sparrow "Torment" (tectonic)
  23. Reso "Hemisphere" (civil music)
  24. Tayo meets Acid Rockers ft. Pupajim "Vampayaa (Starkey remix)" (cool & deadly)
  25. NastyNasty "Visions" (dub)
  26. Halp "Leek" (seclusiasis)
  27. Monkey "French Vanilla" (dub)
  28. 8Bitch "G41 (Rustie remix)" (slit jockey)
  29. Kid Simple "Fresh Like (Zeno remix)" (double drop)
  30. Mayhem & Distal "Frozen Barnacles" (dub)
  31. Usher ft. Nicki Minaj "Lil Freak (instrumental)" (arista)
  32. Gucci Mane "Smooches ft. Sean Garrett" (so icey)
  33. Mr. Lager ft. Alys Blaze "Tell Me (Distance remix)" (sub freq)
  34. Starkey ft. Anneka "Stars (Raffertie remix)" (planet mu)

Pour notre troisième volume de la série Goûte Mes Mix, il nous fallait vous proposer une machine de guerre. Bonne nouvelle: on vous l'a trouvé. Devenu incontournable dans le milieu du dubstep, Starkey trône fièrement dans les plus hautes strates du genre : une place au sein de la maison-mère Planet Mu et un statut de porte-drapeau de la scène glam/crunk/grime, le bonhomme est toujours fourré dans les bons coups, notamment aux côtés de la prêtresse Mary Anne Hobbs. Mais il faut bien l'avouer, les cinquante étoiles de son drapeau américain ne constituaient pas le passeport idéal pour pénétrer un genre musical créé, et encore aujourd'hui dominé, par ces intouchables Anglais.

Car en bon natif de Philadelphie, on aurait mieux imaginé Starkey tenant les rênes d'une session ghetto-tech ou fidget house largement 2.0. Mais il n'en est rien, comme il nous l'explique: « J'ai grandi en écoutant beaucoup de musique en provenance d'Angleterre, mais c'est réellement lors d'un échange à Londres dans le cadre de mes études que j'ai découvert le monde underground de la musique électronique. Le son était frais, à la fois cru avec un grand sens des musiques urbaines. Pour le reste, mon entrée dans le cercle fermé des producteurs de dubstep s'est faite naturellement grâce aux nouveaux moyens de communications, à partager mes tracks par myspace ou facebook. Je pense que cette musique n'en serait pas là sans internet. »

Mais le miracle ne s'arrête pas là : devenu une star du deejaying grime aux States, Starkey livre son premier album – le très bon Ephemeral Exhibits – et le monde découvre alors un hybride anglo-américain débridé, une forme nouvellement évoluée de dubstep aux relents de peinture fluo. C'est tout l'héritage d'une ville natale où la fête est une institution qui se mélange ici aux beats contestataires du dubstep : « Tu sais, Philadelphie est une ville dure et directe, sans détours. J'étais très impliqué dans le grime dès ses débuts, puis quand le dubstep est devenu plus obscur, j'ai senti à quel point ça influençait ma musique. Des gars comme Vex'd ou Loefah ont une vraie mentalité hip-hop. »

Alors on en est là, avec une musique dubstep qui ne cesse de grandir au point de se demander où celle-ci sera stoppée. Plus que le phénomène underground le plus invasif de ces dix dernières années, le dubstep s'incarne en nouveau guide de la modernité électronique : « Cette évolution est tout à fait folle. En même temps, le dubstep a éclaté en une multitude d'univers : certains se sont dirigés vers la techno, d'autres vers le grime ou la drum'n'bass... ça part dans tous les sens. Je crois surtout que le lieu commun de ce phénomène tient dans l'obsession pour le BPM, doublée de l'idée qu'il faut posséder un gros soundsystem pour le faire cracher. »

Goûte Mes Mix # 3 c'est cela : l'extrême vision d'une musique militante déguisée en dernier havre funky, l'intégrité et l'amour dédiés au son électronique et transposés sur un dancefloor devenu ultime lieu de communion. A moi les putes, les claviers glam et les limousines blanches. Lui, comme à son habitude, se contentera de dire « Welcome To Starkville ».