Dossier

Boîte à Trésors: Etienne Menu (Revue Audimat)

par Bastien, le 7 novembre 2014

Quand Guillaume Heuguet nous a proposé de contacter Etienne Menu pour une nouvelle Boîte à Trésors, on ne connaissait pas encore tous les faits d’armes du larron (dont le fait de s’habiller en travelo pour Vice ou de taper la discute avec Booba). On savait simplement qu’il était à la tête (avec Guillaume Heuguet) de la Revue Audimat et cela nous suffisait amplement, avouons-le. Mais situons Audimat pour ceux qui débarquent: la revue propose une approche « savante », mais jamais chiante, de thématiques liées à la musique, qu'on soit dans l'underground ou la pop culture. Pour vous donner un exemple, dans le dernier numéro se côtoient un article sur Rihanna et un autre sur l’émergence et les mythes de la scène house. Audimat c’est ça, un grand écart permanent. Vous imaginez bien qu’avec une ligne éditoriale aussi bordélique que la nôtre, on a eu envie de découvrir ce qui se cachait dans le cerveau d’Etienne Menu. Notre intérêt a entre-temps été grandement renforcé par l’apparition de Musique Info Service, sorte de spin-off vidéo de la revue Audimat où Etienne joue le rôle de Bernard Pivot de la critique musicale en accueillant des journalistes aux avis souvent tranchés, le tout dans un décor épuré, avec une pellicule en noir et blanc. Tout ça flaire bon l’ORTF, et ce n’est pas pour nous déplaire. Bref, Audimat et Musique Info Service sont des projets défendant une critique musicale exigeante et intelligente qui tente de survivre tant bien que mal. Rien d’étonnant donc de retrouver dans la sélection d’Etienne Menu des pépites pop totalement assumées, de la trap de jeune voyou, du rock de daron et du uk garage de toute première bourre. On mettra un gros point WTF au premier morceau de la sélection sur le « hors-piste ». Avec une telle sélection, on attend l’invitation pour venir découvrir le reste de la discothèque du sieur Menu, on ne peut plus hétéroclite paraît-il.

Hors Piste

 


Hors piste, bosses et poudreuse par m-a-b

C’est Cédric Fargues qui m’a fait découvrir ça, une chanson amateur et naïve sur les joies du ski, par une jeune fille à la voix céleste. J’adore aussi l’instru 100% clavier MIDI, mais tout le monde n’est pas d’accord. C’est pur et malaisant à la fois, que demander de plus.

Paddy McAloon

I Trawl The Megahertz

L’album de Prefab Sprout sorti l’an dernier m’a mis en joie, surtout le single qui fonctionnait comme une virée en bagnole avec Lionel Vivier. Ça m’a ramené au disque solo de Paddy McAloon sorti en 2003 et à cette longue plage introductive qui s’apparente à une sorte de téléfilm sonore hyper poignant.

Z Money

Stupid in it

Je me suis pas mal remis au rap ces derniers mois et j’aurais pu choisir plein d’autres super morceaux mais celui-là, posté par Monsieur Bisou, a un charme particulier qui vient de la vibe traînante, presque malade, du beat et de la voix de Z. Le mec fait ses propres backs, il a la confiance, et puis il décomplexe le vieux fan de flows compliqués que j’ai longtemps persisté à être.

Robert Quine and Fred Maher

Pickup

Robert Quine est un guitariste new-yorkais qui a pas mal bossé avec Lou Reed et le batteur Fred Maher a fait partie du projet Material de Bill Laswell tout en ayant été un des artisans de Cupid & Psyche ’85 de Scritti Politti. Bref, c’est un album singulier, instrumental voire paysager, composé de guitare électrique et de boîte à rythmes, qui évoque une sorte de griserie mélancolique propre aux pseudo-déserts des zones périurbaines américaines.

The Mighty Bop

Sans Remission (La Funk Mob Remix)

J’étais tellement jouasse de retrouver ça sur YouTube. J’assume entièrement mon amour pour le trip-hop français des débuts, avec ce climat soul langoureux de baise intransitive. Contrairement à pas mal de choses que j’écoutais adolescent, ce morceau me fait exactement le même effet que lors de ses premières écoutes vers 1995 : un puissant fantasme de Paris estival novaïfié où tout les mecs fument de la skunk et où toutes les meufs sont des métisses de 21 ans, serveuses au What’s Up Bar, au sourire déluré.

Jean-Louis Valero

Reinette Et Mirabelle (Out One Edit)

Mon ami Romain Bailly alias Out One a repéré ce track génial sur un film de Rohmer, ça sonne comme du Oizo fait dans les années 80. Il y a aussi des trucs hyper bien sur la BO du Beau Mariage, on dirait presque du Polyrock par moments. Faudrait peut-être que Finder Keepers ou Born Bad s’occupent de faire une petite anthologie des musiques des films de Rohmer.

Zahia

notre amour sent l'ail

Ecrites par Gotainer, les paroles de cette chanson me font toujours autant rigoler, notamment parce qu’elles me choquent un peu aussi. Cette Zahia des années 80 semble kiffer dégager son mec en l’insultant sur un ton mi-ordurier mi-absurde. Niveau son, c’est vraiment le summum la TV pop française de l’époque, on dirait que les tenues de Zahia et les décors du clip ont été conçus à partir des synthés.

Microstoria

16:9

La musique des bureaux vides le weekend, par Markus Popp d’Oval et Jan St-Werner de Mouse On Mars. J’écoute ce disque une fois par semaine au bureau, je conseille à tout le monde de faire pareil pour échapper à la déprime bureautico-sociale de 17 heures.

Black Electro Orchestra

Black Theme

Tevo Howard en mode non club et MIDI, qui fait une sorte de B.O. de jeu vidéo médiéval avec un gameplay pas top. Un mystérieux EP.

Tuff Jam

Experience

J’ai dû avoir 3 likes la dernière fois que j’ai posté ça sur Facebook, mais rien ne tuera mon amour du UK garage dans son incarnation frétillante qu’on appelait le 2-step. Si ce genre de son vous branche dites-moi je vous balance mon top 10 sur YouTube!

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