Concert

Jacco Gardner

Saint des Seins, le 11 avril 2013
par Michael, le 23 avril 2013

Après la semi-déception de Psychic Ills, voilà le type de concert qui vous redonne le sourire aux lèvres. C’est Marie Mathématique, jeune quintet toulousain dont c’est visiblement le premier concert ce soir qui ouvre pour le tout aussi sinon plus jeune petit elfe néerlandais. Entre twee pop et garage, un set court et solide, des morceaux carrés qui tiennent bien debout, et une bonne énergie sur scène malgré quelques problèmes techniques.

On ne savait pas trop à quoi s’attendre pour la prestation de Jacco Gardner. Si ce n’est pas son premier concert, c'est en tout cas sa première tournée hors Pays-Bas. En toute franchise, on y allait un peu les mains dans les poches en ayant juste entendu le titre « Clear The Air », sur la foi d’échos assez enthousiastes. Bien nous en pris car la soirée fut une belle découverte tant les morceaux découverts et la prestation aura été rafraîchissante. Le groupe (excellent) accompagnant ce jeune premier de 24 ans était composé d’un guitariste, d'un bassiste et d'un batteur plus sortis d’un groupe de stoner que de pop chamarrée.

Le concert commence par un petit instrumental tout en délicatesse puis ce sera un festival de petites pépites acidulées enchaînées en toute simplicité. On sent effectivement que le jeune Jacco connaît son Syd Barrett, ses Zombies, Sagittarius et les trois coffrets Nuggets sur le bout des doigts, mais ses compositions arrivent à garder une personnalité et une fraîcheur qui les rendent d’autant plus intéressantes qu’elles ne sonnent pas comme un simple copié-collé d’étudiant paresseux. En outre, on dénote un sens des harmonies très recherché et absolument pas forcé. Tout coule naturellement comme un beau ru de montagne, réservant ci et là son lot de détours et de jolies surprises.

L’ensemble des morceaux est assez court et toujours sur des rythmes assez rapides, ce qui est assez surprenant pour de la musique dite psychédélique. En fait de psychédélisme, Jacco Gardner aura gardé le meilleur en évitant les tartes à la crème inhérentes au genre qui peuvent parfois le rendre indigeste (longue digressions, orchestrations pompeuses). C’est-à-dire une utilisation de l’espace sonore intelligente, un goût prononcé pour les sons et harmonies étranges et déviantes, et des textes très imagés entre petits contes et rêves éveillés. Mention spéciale aussi aux projections qui illustraient chaque titre, faites de petits montages de vieux films sans doute néerlandais pour la plupart, vraiment très à propos et tout à fait dans l’esprit de la musique entre onirisme enfantin et fraîche sensualité nordique. Il nous tarde de pouvoir revoir le bonhomme dans le cadre de La Route du Rock cet été.