We’re Becoming Islands One By One

The Sleeping Years

Talitres – 2008
par Nicolas, le 21 avril 2008
7

Dix ans après le deuxième et dernier album de The Catchers, Dale Grundle signe enfin son retour sous les projecteurs, même s’il avait déjà esquissé le mouvement l’an dernier avec pas moins de trois EP’s autoproduits, devenus depuis de véritables objets de collection. Signé sur le label bordelais Talitres, qui flirte toujours avec l’excellence, le nouveau projet de notre homme porte, jusque dans son nom, les séquelles de l’ancienne formation de Dale Grundle : The Sleeping Years offrant un subtil écho à la première ligne de la chanson d’ouverture de Mute, le premier album de ces Catchers ("In her Sleeping Years deeply slung within a hammock made of skin"). Tout en collant parfaitement à la trajectoire prise par ce songwriter absent de la scène durant près d’une décennie.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la première écoute de ce We’re Becoming Islands One By One n’a pas véritablement de quoi nous surprendre. Oubliez les territoires inconnus, la plupart des titres de l’album ne sont que de nouvelles versions des morceaux figurant sur les EP’s de l’an dernier. Toutefois, cela n’enlève en rien l’intérêt qu’on peut porter à ces Sleeping Years, dont ce premier disque constituera, pour beaucoup, la porte d’entrée dans l’univers de Dale Grundle. Accompagné par le violoncelle de Michelle So et par la batterie de Tom Page (Rothko), l’artiste nous fait part ici de 10 compositions qui, si elles n’ont pas l’originalité pour qualité première, revisitent la plus pure tradition pop-folk british. À cela, il faut ajouter qu’elles possèdent ce sens parfait de l’équilibre, partagées entre atmosphère mélancolique et arrangements subrepticement lumineux, qui font d’elles autant de pépites d’une douceur incandescente. Bien sûr, on ne criera pas au génie, on reconnaîtra juste à Dale Grundle un certain talent pour échafauder de fragiles miniatures. Ainsi, on pourrait comparer ce songwriter à un artisan qui reproduirait à l’envi les modèles de ses illustres aînés. Tout en faisant preuve d’un sacré savoir-faire…

Le goût des autres :
5 Julien