Venture

Olle Nyman

Fargo – 2009
par Nicolas, le 22 juillet 2009
7

L’émergence d’Alela Diane, présentée comme la nouvelle égérie du folk, ne doit pas masquer le vrai travail de fond réalisé par l’écurie de Michel Pampelune, Fargo. Cela fait maintenant des années que le label parisien s’attache à nous faire découvrir toute une série de nouveaux talents, pour la plupart américains. Mais de temps à autre, l’écurie française se permet de faire exception à la règle tout en maintenant la barre aussi haut. Cette fois, c’est donc au tour d’un songwriter suédois, Olle Nyman, d’intégrer le catalogue de Fargo et surtout de se poser en digne successeur des Cowboys in Scandinavia.

Avec Venture, son deuxième album (mais le premier à arriver sous nos cieux), Olle Nyman s’inscrit de plain-pied dans la lignée d’une scène scandinave (Christian Kjellvander, Nicolai Dünger…) en pleine émancipation. Imprégné d’un bout à l’autre par le folk et l’americana, cet effort enregistré dans une chapelle abandonnée dévoile également une sensibilité soul (notamment sur "A String Of Hope") dans la voix légèrement éraillée de son géniteur. De factures somme toute très classiques (banjo, mandoline et guitares sont à la parade), les compositions de cet artiste originaire de Luleå, petite bourgade située près du cercle arctique, ne sont pas sans rappeler une certaine frange de l’œuvre de Will Oldham (Bonnie Prince Billy), l’idole de notre homme. Au-delà d’une bonne dose de mélancolie, sorte de critère de qualité pour bon nombre de disques estampillés folk, le cachet de Venture vient avant tout de l’organe vocal d’Olle Nyman. Car s’il n’y a rien de neuf sous les tropiques, le songwriter scandinave a tout de même le mérite de placer deux titres tout bonnement imparables, "Don’t Let Those Bastards Reel You In" et "Devil’s Prey".

Au bout du compte, on recommandera cet album aux vrais amateurs du genre, ceux qui sont capables d’écouter de l’americana sous une couverture au coin du feu. Certes, Venture ne bénéficiera jamais de l’exposition médiatique d’un Pirate’s Gospel, il reste cependant un de ces ouvrages folk dans lesquels on peut se plonger sans aucune arrière-pensée. Et mine de rien, c’est déjà pas mal !

Le goût des autres :
7 Popop