Trippin'

Eric Legnini Trio

Discograph – 2009
par Franck, le 25 avril 2009
8

Eric Legnini est depuis plusieurs années déjà une valeur sûre du jazz européen. Après deux albums en tant que leader, il récidive, mais cette fois-ci en trio. Le batteur Franck Agulhon et le contrebassiste Mathias Allamane accompagnent ainsi le pianiste belge pour ce Trippin’ qui s’écoute, comme toujours avec Legnini, avec une facilité sidérante. Imprégné de soul et de funk, Legnini envoie un jazz qui sent le groove à plein nez et revient au jazz d’avant Bop, où cette musique se caractérisait par le fait qu’elle pouvait se danser (ce qui ne sera plus une évidence après le be-bop). Les mélodies sont toujours aussi catchy - parfois un peu trop répétitives même, comme sur "Casa Bamako". Une telle facilité d’écoute ne doit cependant pas cacher le travail du compositeur. C’est en voulant faire entendre quelque chose de facile que l’on se complique la vie et Legnini l’a bien compris. Il reste simple, fidèle à lui-même, à ses valeurs, pour envoyer un jazz frais, léger, énergique. La formation en trio n’a pas, semble-t-il, troublé outre mesure le pianiste. Le trio reprend même "The Secret Life of Plants" de Stevie Wonder comme pour mieux nous faire comprendre que Trippin’ est un album de soul et se fend d'une pochette qui évoque celles des albums soul des années 70. Pas de révolution en vue certes, mais on ne peut pas toujours demander de l’innovation. Eric Legnini, avec Trippin', semble atteindre la fin d'un cycle entamé avec Miss Soul et Big Boogaloo. Lorsque les choses sont aussi bien faites, on se contente d’apprécier le travail.