Thunderbitch

Thunderbitch

Autoproduit – 2015
par Gwen, le 11 septembre 2015
7

Thunder. Bitch. Sérieusement, on se demande comment les équipes de chez Marvel n’y ont pas pensé plus tôt… Ce blase, c’est la promesse d’une tenue en spandex tigré, de talons qui taquinent (ou perforent) des burnes dès la nuit tombée et de traces de rouge à lèvres sur le col d’un corps refroidi. Une Superchatte de gouttière qui, une fois la justice rendue, glisse le long des toits, rentre chez elle, se libère de son soutif et s’allume un cigare. Dans le rôle de la vengeresse à peine masquée, on pouvait parier mollement sur une teigne comme Peaches mais Brittany Howard nous a taclé propre et net.

Engourdie par le succès d’Alabama Shakes, Brittany sonne l’heure de la récré et se met à défoncer les poubelles du quartier avec une poignée de larrons recrutés à Nashville. Une envie foudroyante de ne plus s’emmerder avec les affres du blues et la torpeur de la soul. Avec des chansons aux titres aussi rudimentaires que « Leather Jacket », « I Just Wanna Rock n Roll » ou « I Don’t Care », on pouvait s’attendre à un projet à la limite de la parodie ou à un hommage rondouillard aux classiques du genre. Sauf que Brittany, son unique objectif, c’est de se fendre un peu la gueule et de compacter des canettes à la force du poignet. Elle a tout compris, Brittany. Garage, surf, rock’n’roll chuckberryste, punk à la new-yorkaise, toutes les sixties en boîte, les seventies en sauce… Thunderbitch survole le catalogue, assume ses intentions old school mais ne prétend pas donner de leçon. Slide, clap, shout, repeat. Et puis quand la demoiselle ouvre la bouche, ça envoie gentiment du pâté de bison. Prends-toi ça dans la tronche, jeune padawan.

Espérons désormais que Howard parvienne à garder le rythme en insérant un petit Thunderbitch entre deux albums d’Alabama Shakes. Ça nous permettra d'avoir toujours quelque chose à nous mettre sous la dent en attendant que les Black Keys finissent leur sieste.