This Modern Glitch

The Wombats

14th Floor Recordings – 2011
par Jeff, le 4 mai 2011
5

Il sentait bon la bière bon marché, la bonne couche de Clearasil et les vannes bien grasses, mais on l'aimait quand même bien ce A Guide to Love, Loss and Desperation, premier album des trois Wombats qui semblait taillé sur mesure pour rythmer les aventure aussi rocambolesques que potaches des trois Inbetweeners. Avec ses singles irrésistibles en pagaille (« Kill The Director », « Moving to New York » ou « Let's Dance to Joy Division »), sa débauche d'énergie toute adolescente et ses emprunts parfois maladroits mais souvent attachants à quelques uns des groupes les plus populaires de la décennie écoulée (Arctic Monkeys et Libertines en tête), ce premier effort avait tout ce qu'il fallait où il fallait pour rythmer un été et s'oublier aussi rapidement qu'il n'avait fait irruption dans les pages du NME ou des Inrocks. D'ailleurs, le disque en question a aujourd'hui quatre ans, et on commençait à se demander quand allait sortir ce This Modern Glitch pas vraiment attendu mais que l'on ne rechigne pas à découvrir. D'autant plus que son accouchement avait de quoi intriguer, voire inquiéter: en effet, les reports ont été nombreux, comme si le groupe avait du mal à mûrir et faire des choix.

Pourtant, il a bien fallu trancher, et à ce petit jeu, on a la légère impression que les trois gars de Liverpool se sont mis en tête d'être la réponse anglaise aux Killers. On a connu plus lumineux comme idée, on vous le concède. En effet, là où le premier album des Wombats ne faisait pas dans le détail mais avait au moins le mérite de mettre pas mal de guiboles en action, This Modern Glitch voit le groupe tenter d'intellectualiser un tant soit peu un propos qui n'en avait nullement besoin. Et les Wombats de se retrouver dans une position forcément inconfortable, à savoir le cul entre deux chaises, l'une mainstream, l'autre un peu moins. C'est d'autant plus regrettable qu'on sent toujours Matthew Edward Murphy capable de pondre des refrains fédérateurs et taillés sur mesure pour un sacré paquet de radios – la preuve avec le premier single « Tokyo (Vampires and Wolves) ». Mais en enveloppant tout cela dans un vernis synthétique plutôt inutile et en reléguant les guitares au second plan, on se retrouve avec des titres qui peinent à décoller là où ils devraient crever le plafond. Comme quoi, la maturité, cela n'a pas toujours du bon...