The Ghost In Daylight

Gravenhurst

Warp – 2012
par Michael, le 30 mai 2012
7

On devrait engager Nick Talbot à Météo France. Lui seul avait prévu le temps pourri qu'on allait devoir subir tout ce printemps. Car s'il est bien une sortie de ces dernières semaines qui convient à merveille aux longues journées grises et pluvieuses, c'est bien The Ghost In Daylight.

On avait laissé l'homme derrière Gravenhurst en 2007 avec le très beau The Western Lands. Il aura fallu attendre cinq longues années avant de pouvoir jeter une oreille sur ce nouvel effort. Un album à l'image de sa pochette : gris, urbain, tout en circonvolutions, à la fois classique et moderne. Un son qui s'oriente de plus en plus en plus vers l'acoustique, mais qui introduit ici une électronique qui s'insinue dans quelques interstices, ou même plus présente comme sur "Islands".

Que les fans soient rassurés : une bonne partie de ce que l'on appréciait chez Gravenhurst se retrouve dans les dix titres de ce nouvel album, à savoir une folk aux tendances psychédéliques et aux délicates ambiances flottantes faisant la jonction avec le shoegazing du début des nineties, et une douce noirceur, palpable notamment au travers des paroles et de certaines ambiances. Seule l'influence de Joy Division, que l'on pouvait percevoir sur le mémorable diptyque "The Velvet Cell"/"The Velvet Cell Reprise", s'estompe ici au profit d'un parti pris plus lent, laissant la plupart du temps les batteries et les basses de côté pour privilégier les nappes. "The Prize" et "Fitzrovia" en sont les parfaites illustrations : de long morceaux dans lesquels la tension s'articule et se développe davantage grâce aux ambiances qu'à une section rythmique froide et métronomique.

L'essentiel des titres de The Ghost In Daylight s'articule autour du jeu en picking de Talbot, subtil mais jamais démonstratif, comme sur "Circadian", "In Miniature" ou "The Ghost Of Saint Paul", ou  encore le final "Three Fires", tous enrichis de belles harmonies vocales. Un album qui, s'il n'est pas aussi bon que Fires In Distant Buildings et The Western Lands, est plus cohérent et s'appréciera à sa juste valeur dans son ensemble et sur la longueur. Il reste maintenant à voir comment le groupe va porter et arranger ces nouveaux morceaux sur scène lors des dates de sa tournée européenne. On ne manquera pas de vous le raconter...

Le goût des autres :
9 Laurent