The Black Void Of Space...

Resoe

Echocord – 2011
par Simon, le 24 février 2011
7

Il y a quelque chose d'assez fou avec le label Echocord : on a beau dire sans relâche que l'esthétique techno-dub/deep-techno tourne en rond, on est toujours aussi excités à l'idée d'une nouvelle sortie de l'écurie danoise. Car même si le label possède une identité sonore carrément obsessionnelle, chaque nouvel effort réveille en nous l'envie d'un grand disque de techno, comme si le miracle ne pouvait venir que de là. C'est bien simple, les disques de ce label, on voudrait les aimer à tous prix, et c'est peut-être pour cette raison qu'il nous arrive de déchanter – preuve en est avec le tout récent Nocturne d'Onmutu Mechanicks. C'est donc avec une volonté renouvelée qu'on accueille le premier album de Resoe, dernière trouvaille en date du collectif nordique.

La première écoute de The Black Void Of Space... suffit à nous faire intégrer un argument qui aura toute son importance au moment du décompte final : Resoe ne supporte pas que ses tracks se ressemblent à s'y méprendre. Certes le contenu demeure intimement lié à l'esthétique du label, mais Resoe sait surtout varier le tempo entre ses différentes compositions. On retrouvera donc une forte influence du dubstep à consonance deep – on pense ici à F, Ramadanman, DFRNT ou TRG. Toute cette variété crée une fraîcheur certaine qui éloigne The Black Void Of Space... d'un véritable album et le rapproche de la collection de maxis. Il est difficile de ne pas faire le parallèle avec un autre grand album du genre, le merveilleux Unknown Exception d'Andy Stott, qui offre dans un même contenu les multiples facettes et variantes des styles dub-techno/deep-techno.

Il est clair que Resoe n'a pas inventé la roue, ses douze titres pataugeant allègrement dans les poncifs voulus par le genre. Toutefois, le Danois a su ne pas jouer les veuves mystiques en ne recourant pas systématiquement à des kilos de fumée ambient - véritable spécialité du label, sensée augmenter la deep-attitude en noyant l'auditeur dans des couches de brumes. En effet, la plupart des titres sont relativement uptempo, plus dansants et donc plus dynamiques. Pour toutes ces raisons on peut valablement affirmer que ce premier album a tout d'une belle promesse, à condition de ne pas être allergique à l'esthétique Echocord. Resoe dispose sereinement ses cartes sur la table et nous montre l'étendue des possibilités qu'offre son travail. En attendant cette fois un véritable album, on vous recommande ce premier LP à géométrie variable, sûrs que beaucoup apprécieront.