Teardrop Sweetheart

Misha

Tomlab – 2007
par Nicolas, le 18 septembre 2007
5

Originaires de Taipei, Ashley Yao et John Chao ont énormément voyagé avant de se fixer à New-York, où ils résident actuellement. Et c’est là, dans la chambre de leur appartement, que le couple a donné naissance à Misha, un projet electro-pop dont le premier album vient de sortir sur Tomlab. D’ailleurs, cela ne constitue pas une surprise tant Teardrop Sweetheart se situe dans la droite ligne des récentes sorties du label, quelque part entre les rafraîchissants The Blow et le chewing-gum prémâché Hey Willpower.

De son côté, le duo asiatique joue la carte des vignettes pop à l’eau de rose sur fond de boucles électroniques et de claviers vintage. Et si l’ensemble dégage immédiatement une impression d’optimisme béat et niais, on sent poindre en filigrane tout au long de l’album une certaine nostalgie de l’innocence définitivement révolue. Ou qui fait face au sentiment de vide habitant notre société. Bien qu’on ne doute pas un seul instant de la nature de ces propos, il ne faut pourtant pas y prêter une trop grande attention car, à l’image de la trame musicale sur laquelle ils s’égrènent, ces derniers n’ont pas pour vocation de révolutionner le genre. Derrière les 39 minutes de ce Teardrop Sweetheart, on retrouve donc une profonde influence de la pop music, qu’elle soit sixties ou plus contemporaine. S’étendant des Beach Boys à Cornelius en passant par Burt Bacharach, l’univers des deux Taïwanais est également parsemé de bribes d’électronique, pour laquelle ils citent Kraftwerk ou Matthew Herbert parmi leurs références. Sous des allures décontractées, le premier album du duo glamour Misha se laisse aisément écouter tant il est ludique et léger. Cependant, aucun signe ne laisse présager qu’il soit fait pour perdurer. Même si des morceaux comme "Scars", "Summersend" ou "Crystal In Love" prétendent être des mini-tubes, il n’en demeure pas moins qu’on ne casserait pas notre tirelire pour un album qui aura vite fait de prendre de la poussière sur notre étagère.

Au bout du compte, on se trouve face à une plaque satisfaisante mais manquant de carrure pour sortir de la masse des groupes électro-pop. Rien que sur leur label, Misha se frotte à une sacrée concurrence pour un résultat qui ferait davantage penser à Hey Willpower qu’à The Blow en terme de qualité. Dès lors, nous ne miserons pas un kopeck sur la pérennité d’un groupe qu’on remerciera juste d’être passé. A qui le tour ?