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Razorlight

Vertigo – 2006
par Splinter, le 16 septembre 2006
5

Après être restés debout toute la nuit, les Razorlight montreraient-ils quelque signe de fatigue ? J’avoue, elle était facile et elle tombe un peu à plat vu que le premier album de ce groupe anglo-suédois, Up All Night, sorti en 2004, n’a même pas eu l’honneur d’une chronique dans ces colonnes. Et, en tout état de cause, on peut difficilement dire que cette nuit blanche ait été vraiment éprouvante pour Johnny Borrell et sa bande, car ce premier album, porté à bout de bras par un single génial, le fameux "Golden Touch", n’a pas laissé un souvenir impérissable.

Dire que ce nouvel album était attendu serait donc mentir, mais il faut reconnaître à ce groupe d’avoir offert à l'excellente et indispensable compilation Help - A Day in the Life l’un de ses meilleurs titres, "Kirby’s House", une pop song drôlement efficace, le genre de morceau fun et inoffensif que l’on ne peut raisonnablement pas détester et qui reste en tête une bonne partie de la journée. Une chanson que l’on retrouve d’ailleurs ici, dans une version toutefois légèrement différente, plus lente, et malheureusement moins bonne que l’originale puisque les chœurs gospel ont tout simplement disparu.

Globalement, cet album, sobrement intitulé Razorlight, est plutôt sympa et ne changera rien à la face du monde, à l’image du groupe. Petite collection de morceaux pop sans grandes aspérités, bien propres sur eux, Razorlight l’album possède, heureusement pour lui, une poignée de titres à placer en tête de gondole. Et ça tombe bien, ce sont principalement les deux premiers, "In The Morning", qui n'a pas grand-chose à voir avec le titre homonyme des Zutons, "Who Needs Love", aux textes gentiment naïfs ("Oooh darling who needs love? / Who needs a heaven up above? / Who needs all the arguments, who needs to be right, not I", ça vole haut), ainsi que "America", en quatrième piste, et "I can't stop this Feeling I got" en sixième. Johnny Borrel est donc amoureux, tant mieux pour lui.

Ils ne sont pas méchants les Razorlight et on apprécie même le clin d’œil à REM avec "Pop Song 2006" (référence à "Pop Song 89", pour ceux qui suivent), mais sincèrement on doute qu’ils durent aussi longtemps que le groupe de Michael Stipe. Reste qu’avec le temps on ne s’étonne plus de voir ce genre d’album figurer en tête des charts anglais : la semaine prochaine ça sera un autre sûrement aussi cool et fun.