Songs of the Ungrateful Living

Everlast

Martyr Inc. – 2011
par Justin, le 14 décembre 2011
9

Erik Schrody is back! Après 3 ans de silence radio et une reformation de House Of Pain à l'occasion d'une tournée l'été dernier, le blanc-bec du hip-hop bluesy repointe le bout de sa barbiche, devenue blanche. Songs of the Ungrateful Living, son septième album solo, est dans les bacs américains depuis début octobre. Sorti en toute confidentialité, il signe pourtant le retour fracassant d'un pillier de la culture white trash. Il faut dire qu'Everlast, le rappeur-chanteur, s'est entre autre illustrés aux côté de Carlos Santana, Cypress Hill et Limp Bizkit... pas tout à fait des pipes.  

Si le natif de Valley Stream (New York) ne réinvente pas sa formule (à savoir une voix éraillée soutenue par quelques accords de guitare folk), le fond semble avoir quelque peu avancé. Exit les relents redneck, Everlast a désormais plus de 40 ans, une femme et un enfant. Du coup, l'excellent single "Get By" se retrouve marqué par ses propres soucis générationnels : les subprimes, la crise, le chômage, la famille, les amis et cætera. Le reste, on le connait aussi : cela va de la petite balade amoureuse à la crise existentielle d'un quarantenaire qui fume un peu d'herbe et qui boit beaucoup trop de Jameson. Everlast ne fait pas de révolution : il affine son propos et en tire la quintessence.

Côté musical, nous vous le disions plus tôt, l'accompagnement évolue à peine. On retrouve simplement parfois quelques claviers plus synthétiques qu'à l'accoutumée, signant une ambiance un tantinet plus urbaine, mais pas trop. Everlast est quasi seul sur son créneau, et il le sait. Pourquoi changerait-il de signature ? Et si l'on tient compte de son sens toujours aussi aiguisé du refrain, on réalise que son puissant organe vocal suffit à réhausser des productions que l'on jugerait moyenne pour n'importe quel autre artiste. Ça doit être ce que l'on appelle le charisme. Ou le talent. En fait, Everlast accompagne toujours son public et lui sert ce qu'il demande, tout simplement, depuis plus de 20 ans. Et s'il ne l'a jamais déçu, il ne l'a jamais non plus pris à contre-pied. Pas amateur de la prise de risque le chanteur n'en reste pas moins extrêmement convaincant. Et sur cet album, il ne laisse aucun répit à son auditeur, offrant un ensemble à la fois très homogène et extrêmement relevé. Indisponible en magasin, sauf sur commande (import), ce disque n'en reste pas moins un must have de cette fin d'année 2011. Du genre à mettre entre toutes les mains.