Sociophobia E.P.

Elvy

JauneOrange – 2008
par Jeff, le 17 décembre 2008
8

Plutôt discret ces derniers mois, le collectif liégeois JauneOrange (qui regroupe en son sein Hollywood Porn Stars, Malibu Stacy ou encore The Experimental Tropic Blues Band) se décide enfin à refaire parler de lui en sortant sur sa propre structure le premier E.P. d'Elvy qui, contre toute attente, n'est pas un artiste du cru mais nous vient de Bruxelles. Et forcément, on se dit que si les gars de chez 'JO' ont été pêcher cette nouvelle signature hors de leur zone habituelle de chasse, dérogeant ainsi à leurs habitudes, c'est que cela doit forcément cacher quelque chose d'intéressant. Et dès les premières notes de « Sociophobia », on comprend l'intérêt suscité par ce jeune songwriter auprès des têtes chercheuses du collectif de la Cité Ardente.

Elvy est en fait le pseudonyme de Lionel Vanhaute. Depuis 1997, ce jeune homme ne manque pas de (bonnes) idées et utilise tout ce qui lui passe sous la main (du 4-pistes cassette à l’ordinateur personnel) pour enregistrer ses compositions. Mais pour cette première sortie à plus grande échelle, qui doit lui servir de carte de visite, cet autodidacte a bénéficié de moyens dignes de ce nom. C'est donc dans le studio des éternels espoirs de la scène rock wallonne, Flexa Lyndo, qu'a été enregistré ce Sociophobia E.P. aux relents folk très prononcés. A l'écoute de ces sept titres d'une belle limpidité, on pense instantanément à la mélancolie de Sophia associée aux grands espaces dépeints avec tant de beauté par Neil Young ou, plus récemment, par Shearwater. Empreint d'une grande sensibilité, ce premier effort témoigne de la volonté de son géniteur de nous plonger dans un univers délicat où nous nous laissons guider par une voix qui s'adresse directement au cœur. 

Seule ombre au tableau: si on doit reconnaître à ce premier effort un évident souci du détail, la minutie des arrangements a parfois tendance à prendre le pas sur la sincérité indéniable de la démarche. Car c'est quand il se met à nu qu'Elvy nous révèle toute l'étendue de son talent, comme sur le magnifique « An End Will Come ». Mais de manière plus globale, l'optimisme est clairement de mise: Lionel Vanhaute ne démérite pas et nous gratifie avec ce Sociophobia E.P. d'un premier effort capable de tenir la dragée haute à bon nombre de productions anglo-saxonnes. En d'autres termes, vivement l'album!