Second Life

UVB

Mord – 2014
par Bastien, le 4 décembre 2014
8

Si par une nuit d'ivresse et d'égarement, Surgeon et Jeff Mills avaient eu des rapports non protégés en backstage, le rejeton aurait très certainement ressemblé à UVB. Serait-ce là le futur next big thing ? Avec seulement deux EP's au compteur, on se gardera bien de crier au génie mais le néo-berlinois nous a suffisamment tapé dans l'oeil pour que l'on griffonne quelques lignes sur son Second Life EP.

Pour les plus habitués, la musique d'UVB est référencée à l'extrême, alternant entre techno galopante de Détroit et techno plus industrielle évoquant Birgmingham. Les esprits chagrins y verront un plagiat et un manque d'audace criant. Pour notre part on salue l'efficacité, et la conscience qui se dégage de la techno de Sébastien Michel. D'ailleurs, si on parlait de plagiat, il faudrait davantage faire référence à du bel espionnage industriel qu'à de la mauvaise copie chinoise. En même temps, avec un début de carrière sur Mord, le label du Hollandais Bas Mooy, on pouvait avoir quelques aprioris positifs sur le larron.

Aprioris qui se sont révélés entièrement fondés dès la première écoute. La techno d'UVB ne fait pas de détours, elle file droit au but. Ce but, c'est le dancefloor. Second Life se veut être une redoutable machine à tubes, de la chair à peak hour. Chaque titre pourrait faire basculer une foule, où s'enchaîner à la perfection avec des bombes de Perc Trax, CLR ou Stroboscopic Artefacts. Bref, du « dj tool » en puissance avec du kick qui botte des culs à la British Murder Boys, des congas pour les morceaux plus Detroit, et des drums bien rêches. Et si ce genre de techno peut être usante quand elle est mise bout à bout, UVB parvient à captiver l'auditeur par sa puissance et ses effets roller coasters. Mais comme vous l'aurez peut-être saisi, pas de révolution, pas de rupture dans l'écriture, pas de sound-design poussé. Non, on a affaire à de la techno que l'on pourrait qualifié d' « utilitaire ». Après, il faut bien se dire que "Mixtion", le morceau d'ouverture, est « utilisé » par des cracks comme Ben Klock, Shifted ou Tommy Four Seven.

A la fin de cet EP, on reste assez bluffé par le talent d'un producteur qui semble sortir de nulle part, possède déjà autant de tubes dans sa besace et donne l'impression d'avoir déjà toute une carrière derrière lui alors qu'elle ne fait vraisemblablement que commencer, sous les meilleurs auspices.

Le goût des autres :