Room On Fire

The Strokes

RCA – 2003
par Splinter, le 29 octobre 2003
8

"I don’t want to be reminded | I just wanna be forgotten", chante, en ouverture de ce disque, et avec sa nonchalance habituelle, le désormais célèbre Julian Casablancas. Et bien c’est raté, ce n’est pas maintenant que The Strokes vont passer inaperçus. Les revoici donc, les petits génies du renouveau garage rock. Leur précédent opus, Is This It, ayant, en 2001, été véritablement porté aux nues par la presse, ils étaient bien évidemment attendus au tournant.

Ainsi, alors que la collaboration avec Nigel Godrich à la production a finalement fait long feu, les cinq chevelus sont revenus à leurs premières amours, à savoir Gordon Raphael, jouant par conséquent la carte de la sécurité. De fait, ce Room on Fire ne diffère que très peu du premier album. Aucune prise de risque manifeste, aucun changement de direction, les Strokes continuent à faire ce qu’on attend d’eux. Le son semble toujours aussi crade, brut de décoffrage, le chant de Casablancas toujours aussi détaché et inspiré. Pour autant, on notera çà et là quelques petites innovations : une rythmique pseudo reggae sur la formidable "Between Love & Hate", une basse très Placeboesque sur l’excellente "Reptilia", des bips bips sur le sommet du disque, "The End has no End", ou encore une légère incursion dans la new wave avec le premier single "12:51".

Pour autant, loin de constituer une redite, le résultat apparaît sensiblement meilleur que le premier album, sans doute plus abouti, quoi qu’un peu moins facile d’accès peut-être. Les mélodies, moins évidentes, ne se révèleront qu’au bout de plusieurs écoutes. Tous ceux qui détestaient The Strokes en 2001 devraient peut-être se pencher sur leur cas, avec leurs morceaux franchement efficaces. Pas de quoi s’enflammer, non, mais ce Room on Fire a le mérite de réchauffer nos petites oreilles en ces temps particulièrement réfrigérants.

Le goût des autres :
7 Fabien 8 Laurent_old 8 Nicolas 8 Tristan