Ongiara

Great Lake Swimmers

Nettwerk – 2007
par Nicolas, le 9 septembre 2007
8

Avec Ongiara, leur troisième album, les Great Lake Swimmers de Tony Dekker tracent leur chemin au sein de la génération des néo-folkeux. Et même s’ils produisent une musique singulière, en dehors de tout effet de mode, les Canadiens semblent faire évoluer leur folk vers un langage plus pop, ou en tout cas vers une simplicité et une pureté tout bonnement déconcertantes.

Au contraire de ces formations qui font du folk "parce qu’il le faut bien", le songwriting des Nageurs des Grands Lacs s’inscrit, lui, dans la lignée de celui de Neil Young tout en nous plongeant dans l’amour qu’a le groupe pour les grands espaces. Sorte de contemplation béate de la nature, la musique vue par la bande de Tony Dekker dégage un sentiment d’imperturbabilité hors du commun. Rien ne semble avoir de prise sur les arrangements tels que composés par ces anciens pensionnaires du label Fargo. Si Ongiara porte à la fois le nom d’une peuplade proche des chutes du Niagara et celui du bateau qui conduisait le groupe vers son studio d’enregistrement, il évoque une fois encore l’amour de la formation pour la nature, ou la confrontation de cette dernière avec l’homme. A l’image du vautour se trouvant sur la pochette, le folk des Great Lake Swimmers survole toutes les productions actuelles, avec ses compositions taillées dans le roc. Parfois très proche de la country, l’univers de Tony Dekker accueille sur Ongiara le violoniste Owen Pallett de Final Fantasy, rendu célèbre pour ses collaborations avec Arcade Fire. Au final, cet album n’a pas pour but de renouveler un langage vieux de plusieurs décennies mais tend simplement à perpétuer une tradition. Avec la place prépondérante laissée à la guitare acoustique et au banjo, le trio canadien parvient à se forger, au fil du temps et des albums, une œuvre intemporelle qui fait du groupe l’un des plus dignes représentants de sa génération. Et si le groupe continue sur sa lancée, vers encore plus de fluidité et d’évidence, il ne fait nul doute qu’on en parlera encore d’ici quelques années...

Le goût des autres :
6 Popop