Nights Out

Metronomy

Because Music – 2008
par Jeff, le 1 octobre 2008
8

Si le premier semestre de l'année 2008 a été marqué par une déferlante 'disco' incarnée (et crédibilisée) par les albums de Calvin Harris, Hercules & Love Affair ou l'excellent mix signé James Murphy et Pat Mahoney pour la prestigieuse Fabric londonienne, on sait que les tendances résistent mal aux affres du temps et aux cadences infernales imposes par des labels qui ont parfois tendance privilégier la quantité la qualité. Et alors qu'a sonne l'heure de la rentrée, la boule a facettes s'est vue contrainte de céder sa place une autre hype. C'est donc au tour de l'électro-pop made in England de se faire une jolie place au soleil pendant quelques mois. Et bien que cette mouvance fasse son lot d'heureux depuis quelques années déjà, le succès rencontré par Hot Chip cette année (qui s'est traduit par un véritable plébiscite lors des nombreux festivals estivaux) a ouvert la voie à de nombreuses formations aux dents longues et aux talents divers.

Au milieu de cette meute de chiens affamés, on trouve notamment les trois lascars de Metronomy, qui, brandissant des influences telles que Devo, les Talking Heads et Kraftwerk, semblent avoir les épaules suffisamment larges pour assumer le rôle de chef de bande. Trio au sein duquel le potentiel créatif se concentre sur le seul Joseph Mount – remixeur de seconde zone pour Franz Ferdinand, Ladytron, Gorillaz, Kate Nash et bien d'autres, mais également responsable d'une première galette (Pip Payne (Pay The £5000 You Owe)) passée complètement inapperçue, Metronomy débarque précédé d'une réputation flatteuse gonflée par deux titres imparables ayant démontré tout le potentiel du groupe, "Radio Ladio" et "Holiday".

Mais là où bon nombre de groupes peinent à confirmer sur album toutes les promesses entrevues sur des singles annonciateurs d'une hype à venir, Metronomy transforme l'essai et se positionne comme l'une des excellentes surprises de cette rentrée.  Car hormis une intro bizarroïde qui a de quoi désarçonner (une sorte de Beirut de 22e siècle), tout sur ce bien beau Nights Out coule de source et résiste fièrement à la critique. Empreint d'une coloration lo-fi du meilleur effet, Nights Out fait la part belle aux rythmiques sautillantes, lacérées par des riffs tranchants et perverties par des claviers vintage au possible, des saxophones fous et une voix ne se refusant aucune excentricité.

Mais que l'euphorie consécutive à une écoute répétée de Nights Out ne nous fasse pas oublier ceci: derrière cette dizaine de vignettes flairant bon l'insouciance et la déconne la plus complète se cachent en fait le travail d'un véritable stakhanoviste de chambre qui, après un début de carrière pour le moins poussif, laisse enfin parler la poudre synthétique. Attention aux dégâts.

Le goût des autres :
6 Simon 8 Julien 8 Laurent_old 9 Julien Gas 9 Tristan