New York Days

Enrico Rava

ECM – 2009
par Franck, le 27 mars 2009
9

Dans l’imaginaire populaire, New York est une mégalopole bruyante, avec ses gratte-ciels, ses taxis jaunes, ses bouches d’aérations fumantes, le tout illustré par une bande sonore jazzy. C’est à cette image qu’Enrico Rava semble vouloir rendre hommage avec ce New York Days. Capitale du jazz à l'image de la 52th Avenue à Broadway dont les clubs de jazz ont vu défiler les plus grands, de Miles Davis à Charlie Parker en passant par Monk…, New York a toujours inspiré les musiciens. Le trompettiste italien ne pouvait donc pas passer outre cet état de fait.

Après des études en Europe, Enrico Rava se rend pour six années dans la Grosse Pomme dès 1967 accompagné de Steve Lacy, au moment où, justement, se profile la fin de ces clubs de jazz de la 52th qui firent la renommée de la ville dès les années 30. C’est à New York qu’il fonde son premier groupe en tant que leader. Fer de lance du jazz italien, il renoue avec les racines d’une musique née aux États-Unis. Quarante ans plus tard, Enrico Rava revient à New York et y consacre un album. Pour l’occasion, le musicien italien fait confiance à quatre collègues pour y composer un quintette inédit. On retrouve ainsi la jeune génération avec le pianiste Stefano Bollani, le saxophoniste Mark Turner et le bassiste Larry Grenadier (complice de Brad Mehldau et Pat Metheny). Le batteur Paul Motian (collaborateur de Bill Evans dans les années 60,) joue, quant à lui, le rôle de "grand frère" aux côtés d'Enrico Rava . Entouré de la fine fleur du jazz, le trompettiste livre une musique qui puise largement dans le répertoire de Miles Davis, période cool, et plus particulièrement dans son approche « économique » des notes jouées. Simple sans être simpliste, New York Days convainc dès les premières notes. Chaque musicien respecte son cadre de jeu et on sent tout au long de cet album la volonté des interprètes de prendre le temps de jouer la partition. Pas de précipitation donc. N’ayant rien à prouver, les complices de Rava jouent avec une décontraction évidente. D’une grande sincérité, New York Days ravira les puristes comme les amateurs de jazz. La bande-son idéale pour déambuler à New York.

Le goût des autres :
8 Julien