Mythologies

Cheatahs

Wichita  – 2015
par Pierre, le 26 novembre 2015
5

On peut dire que les Cheatahs n’ont pas chômé en 2015. Après deux EP (il est vrai passés inaperçus...), le quatuor londonien signe ici son deuxième album, Mythologies. Une année seulement s’est écoulée depuis la parution du premier éponyme, relativement fade. Si on pouvait y percevoir quelques ingrédients nous permettant de penser que les Cheatahs deviendraient un groupe à suivre, ça ressemblait quand même à une version en tutu de leurs excellents confrères de Eagulls.  

Mythologies c’est l'album d'un groupe qui tente de remettre les choses au clair, pour au final nous tirer par le slip et nous chuchoter: « Non mec, toujours pas ». À vrai dire, tout est déjà dans la sémantique. Le titre en forme d'hommage à Roland Barthes (et son recueil du même nom), ainsi que certaines chansons au nom alambiqué ("Murasaki", "Signs To Lorelei") viennent renforcer l'impression d'un groupe qui n’est pas à la hauteur de ses ambitions. La musique, certes loin d’être inaudible, sonne un peu creuse et quelques titres - pour ne pas dire toute la première face - sont franchement barbants, voire soporifiques.

Globalement, on oscille entre shoegaze pasteurisé et post-punk maladroit. Tout l’album ? Pas vraiment, on a été un peu médisants. Parce que c’est bien ça le fond du problème : tout n’est pas à jeter. Les Cheatahs, c’est comme un Kinder Bueno ® : du vide sous un enrobage aguicheur. Et niveau enrobage, on pense à "Murasaki" et son architecture nippone, ou au duo aérien clôturant l’album, "Mysteci" et "Reverie Bravo". Des titres séduisants, que l’on atteint enfin après avoir pataugé dans du shoegaze gluant sans réelle saveur.

Bref, le constat est le même que l’an dernier : on aura peut-être droit un jour à un grand album de la part de Cheatahs. Encore faudrait-il que le groupe calme ses ardeurs et prenne le temps de composer. Mais rien n’est moins sûr. Il faudra sans doute se contenter du best of. 

Le goût des autres :
7 Olivier