Museum Of Love

Museum Of Love

DFA Records – 2014
par Yann, le 30 octobre 2014
8

Sur le label DFA, depuis les hautement regrettés LCD Soundsystem, on retrouve deux tendances assez distinctes. D'un côté, les efforts house relativement réussis (The Juan MacLean, Shit Robot) mais qui manquent un peu de percutant à mes oreilles ; de l'autre, des tentatives plus expérimentales au résultat variable (Planningtorock, Factory Floor). Avec un nom comme Museum Of Love, je pensais que le projet de Pat Mahoney (batteur de LCD Soundsystem) et Denis McNany allait plutôt se caser dans la première catégorie. Au final, il nous propose ce qui doit être une des meilleures synthèses du son DFA de ces 5 dernières années. Si à l'écoute des premiers EP, certains avaient déjà nourri des espoirs sur le groupe, je les avais, je l'avoue, snobés. Du coup, la (bonne) surprise est entière. Heureusement, parce qu'elle n'est pas outrageusement consistante : 9 pistes sur ce LP, dont une introduction, ce n'est déjà pas bien lourd, encore plus quand deux des 8 morceaux ont déjà été sortis. Si vous faites partie, comme moi, des puceaux de Museum Of Love, vous aurez le plaisir de découvrir, après l'ouverture, "Down South", qui condense bien l'esprit du duo : une base rythmique dérivée du krautrock, des claviers qui ne se veulent pas spécialement 80's mais finissent quand même par sonner comme tels puisqu'ils sont combiné à un chant traînant et un peu grandiloquent qu'on pourrait facilement associer à la new wave. La bonne nouvelle, c'est que ça ne sonne pas rétro ou kitsch : c'est une véritable bonne chanson, sans aucun second degré. A partir de ce titre, l'album s'en va explorer différents aspects qui y sont présentés : rythmiques plus soutenues agrémentées de quelques guitares pour "In Infancy" et "The Large Glass", sonorités plus 80's pour "FATHERS" et ses entrelacs de claviers ou pour "Learned Helplessness in Rats (Disco Drummer)" et sa batterie électronique au tempo ralenti. Sur "The Who's Who of Who Cares", les cuivres prennent une bonne place, un peu à regret, car le morceau aurait gagné à conserver une certaine simplicité. C'est peut-être ce qu'on reprochera le plus à ce disque : en faire un peu trop quand parfois le trio basse/batterie/clavier suffit. Reste qu'il offre un très bon équilibre entre mélodie et énergie, et des morceaux qui explorent chacun des facettes différentes et intéressantes de leurs influences musicales. Une des très bonnes sorties du label, qui nous avait déjà récemment convaincu avec le Mean Love de Sinkane.