Liquid Love

The Experimental Tropic Blues Band

Jaune Orange – 2011
par Duke, le 21 novembre 2011
8

C'est l'histoire d'un mec qui en avait marre de traîner sa bite molle dans les ruelles humides de la grosse pomme. Il décide un soir de rentrer dans le premier bordel un peu crade qu'il trouve, sort son blé et son membre flasque en demandant à la mère maquerelle de voir la marchandise. A défaut de lui filer une big mama salace, elle glisse entre ses mains poisseuses une galette. Sur le vinyle, de la musique faite par trois blancs-becs survoltés. Sur la pochette, un bar de Brooklyn, le Liquid Love. Le mec sent le foutre et la sueur et le gras, qui suinte à travers l'objet. Il file, raffermi, l'écouter dans son deux pièces aux murs desséchés d'avoir trop assisté aux séances de plaisir solitaire.

Et "The Best Burger" annonce la couleur. Viande saignante et sauce piquante. Les Tropic en Bicky-ni tirent à la mitraillette sur tout ce qui bouge. Dès les premières minutes, les routiers se font la malle sans demander leur reste de ketchup curry et l'auditeur sushi dessus, couleur vert wasabi. Tel est frit qui croyait prendre. De Bergen Street au Hed Studio, la booze et la bite tiennent haute la barre du blues furieux de ces Belges en Amérique. Liquid Love, ce sont douze déflagrations éjaculées en 35 minutes, sorties à grands coups de râles profondément bestiaux, et passant par des urêtres brûlés au whisky. Et puis le docteur Jon Spencer, en sa qualité de producteur de luxe, sait faire ressortir le meilleur des lascars avec sa palette de spéculums, du gros modèle « Pussy Galore » au petit frétillant « Heavy Trash » en passant par la version mécanique « Suicide » et la vintage « Phil Spector » (« Can't Change » et son gimmick de batterie qui fait penser au « Be My Baby » des Ronettes, la plus belle chanson du monde). Lâché dans New York, The Experimental Tropic Blues Band déborde d’énergie adolescente, lève les bras, baise les moches, passe des booty calls et nous colle une foreuse sur la tempe en nous forçant à regarder un viol collectif à la bite électrique. 

La semence, le fruit de cet amour liquide, coule sur les doigts, sur le bord des verres, dégouline des amplis perforés et colle le gars dans le fond de son sofa éventré, la queue entre les jambes. C'est l'auto satisfaction ultime, la branlette royale. Prenez et écoutez, ceci est mon gant chirurgical pour toucher rectal. De quoi vous mettre la tête à l'envers et devenir aussi cinglé que Max Hardcore.