Interpol

Interpol

Capitol Records – 2010
par Romain, le 29 octobre 2010
3

Est-ce qu’il faut voir dans cette pochette quelque peu explosive un signe de la désintégration annoncée d’un des plus grand groupe new-yorkais en activité ? Il est certain en tout cas que les choses n’ont pas été faciles pour le groupe ces derniers mois. Après le départ de son emblématique bassiste Carlos Dengler et un précédent album pas franchement folichon, il semblerait qu’Interpol traverse en ce moment une période de remise en question sévère. A tout cela s’ajoutent des tensions internes qui auraient carrément fait capoter la tournée des festivals à venir tandis qu’au même moment la tournée pour U2 dont ils assuraient la première partie était massacrée par les problèmes de dos de Bono. Dommage pour un groupe dont les deux premiers albums avaient mérité une couverture médiatique exceptionnelle en plus d’un succès critique retentissant. Désormais, il semblerait que leurs parts soient parties dans l’escarcelle des National ou de Blonde Redhead qui, décidément, affichent une santé d’enfer et une inventivité toujours renouvelée.

Et ce n’est pas ce dernier opus qui va vraiment faire bouger les choses. On le savait travaillé, médité, et on n’en attendait que du bon – comme à l’habitude. Seulement à force de passer le papier verré pour arrondir les angles, Paul Banks a fini par gommer tout ce qu’il y aurait pu y avoir d’intéressant sur sa plaque. En l’occurrence, il ne reste plus rien des mélodies qui avaient fait la superbe d’Interpol il y a quelques années. Cet album est trop lisse, et beaucoup trop léché pour être sincère. On avait été habitués à de la mélancolie magnifiée, et tout ce qu’on récupère sur le coup c’est de la morosité en costume trois pièces. Avec un « Barricade » bien mou, digne du pire des Bravery, et un « Light » interminable, Interpol n’a pas grand-chose de très spectaculaire à proposer à ses ouailles, comme si se contenter de ressasser de vieilles habitudes avait encore été de trop. Des autres titres, estampillés par Banks « Interpol oldschool style », il n’y a pas grand-chose à dire si ce n’est qu’ils ont un pouvoir soporifique certain. Et alors, on commence tout doucement à comprendre pourquoi cette plaque a motivé si peu d’enthousiasme à sa sortie...

Le goût des autres :
5 Laurent 5 Amaury L