Gyllyng Street

Songs Of Green Pheasant

Fat Cat – 2007
par Nicolas, le 21 septembre 2007
7

Bien que Songs Of Green Pheasant ne soit le travail que d’un seul homme, le trentenaire Duncan Sumpner, il n’aura fallu que très peu de temps à ce professeur en art de la banlieue de Sheffield pour donner une suite à un Aerial Days, paru à la fin de l’année dernière sur Fat Cat. Ainsi, Duncan Sumpner continue sur Gyllyng Street, un troisième album portant le nom de la rue dans laquelle il résidait durant ses études, à faire évoluer le folk de ses débuts vers des horizons musicaux bien plus étendus.

D’ailleurs, il semble loin le temps où Songs Of Green Pheasant enregistrait ses compositions lo-fi sur un 4-pistes dans sa cuisine. Et même s’il n’est pas tombé dans la surenchère, l’univers de Duncan Sumpner s’est, depuis lors, considérablement enrichi en assimilant de multiples influences : le shoegazing (pensez My Bloody Valentine), le post-rock (genre Bark Psychosis), le slowcore (du style Codeine) ou encore la pop music (et les inévitables Beach Boys). Jouant énormément sur les textures, Gyllyng Street fascine par sa capacité à échafauder 9 paysages dans lesquels on se perdrait volontiers. Pour ainsi dire, cet aspect profondément méditatif se retrouve également dans des textes qui, même s’ils s’avèrent plutôt en retrait, sont davantage centrés autour de leur auteur que par le passé. Dès lors, Duncan Sumpner aborde des thèmes comme la perte de la jeunesse, de la foi ou de ses origines sur un opus qui le voit s’ouvrir à d’autres, on recense ci et là les participations d’un trompettiste, d’une section basse-batterie ou encore d’une voix féminine. Minimes mais essentielles, ces différentes apparitions n’empêchent pas Duncan Sumpner d’accoucher, avec Gyllyng Street, d’un repère pour claustrophobes.

Pendant près de 45 minutes d’un album à la fois légèrement expérimental et progressif, Songs Of Green Pheasant embarque donc l’auditeur dans des atmosphères plus brumeuses que jamais, de celles que l’on retrouverait au petit matin dans une ville du Nord de l’Angleterre. Et malgré ce sentiment de brouillard généralisé, on ne doutera pas une seconde que Duncan Sumpner maintienne le cap d’une discographie de qualité.

Le goût des autres :
10 Julien