Friend And Foe

Menomena

Barsuk – 2007
par Nicolas, le 9 septembre 2007
8

Menomena, voilà un nom que certains de vos amis vous auront sans doute déjà glissé à l’oreille en ce début d’année. Non pas seulement pour la superbe et foisonnante pochette de Friend And Foe, leur troisième album, mais en tant que nouvelle sensation de la scène indie rock américaine. Et si le groupe, signé aux Etats-Unis sur Barsuk Records (Nada Surf, Death Cab For Cutie,…), n’évoque rien pour la plupart d’entre vous, il ne lui faudra plus guère de temps avant de s’imposer comme l’une des révélations de cette année 2007.

Inconnu au bataillon jusqu’alors en Europe, le trio originaire d’Oregon frappe très fort avec Friend And Foe. Tandis que cet album peut surprendre voire déstabiliser au premier abord, il s’avère d’une richesse insoupçonnable tout au long de ses 12 titres. D’ailleurs, chacun d’entre eux n’est en fait que le résultat de la juxtaposition de différentes structures composées par l’un des trois membres avant que celles-ci ne soient regroupées en un ensemble homogène. Bien qu’il puisse paraître tantôt fatigant tantôt passionnant de par son aspect fragmenté, Friend And Foe étonne avant tout par la véritable fusion qu’il fait de l’indie rock américain de ces dernières années. Ses détracteurs n’y percevront, bien sûr, qu’un assemblage de copies des groupes en vogue du moment, nous y verrons une étonnante faculté d’ingurgiter et de synthétiser en un seul album une série d’influences afin d’en faire un mélange détonnant. Ainsi, ce n’est pas anodin si la majorité des critiques citent les noms de TV On The Radio, de Wolf Parade, de Modest Mouse, de Mercury Rev ou encore de Grandaddy pour évoquer l’univers de ces trois multi-instrumentistes de génie. Quant à la véritable (dé)construction sonore que représente Friend And Foe, elle dégage à la fois des sentiments d’urgence et de richesse démultipliés par la capacité qu’a cet album de ne jamais procurer de sentiments identiques.

Après de nombreuses écoutes de cette bête hybride, on ne peut donc que conseiller le troisième album des Américains de Menomena, véritable expédition au sein d’influences aussi nombreuses que variées. Alors que certains pourraient taxer cet album de pas complètement original, d’autres y verront une véritable bouffée d’oxygène, nous prouvant qu’il y a encore moyen, en 2007, de bâtir du nouveau avec de l’ancien. Et ça, ce n’est pas donné à tout le monde…