Filthy EP

The Bug

Ninja Tune – 2013
par Jeff, le 14 août 2013
9

The Bug revient et bordel, on n’en pouvait plus d’attendre. Parce que l’air de rien, Kevin Martin est l’une des figures les plus fascinantes de la bass music. Et surtout un type dont les choix de carrière n’auront jamais pu être remis en question – à moins peut-être de signer sur Ninja Tune à une époque où le label n’a jamais semblé autant à la traîne. Que l’on parle du dubstep fantômatique de King Midas Sound, des divers projets avec Justin Broadrick (Godflesh/Jesu), du ragga apocalyptique de Razor X Productions ou de la parenthèse Ladybug sur Soul Jazz, on n’a que de l’amour pour le travail acharné du Londonien. Mais parmi tous ces projets, c’est toujours pour The Bug que l’on craque. Et cet EP est donc censé nous initier à la cuvée 2013 du Britannique, sachant que le successeur du fantastique London Zoo ne saurait tarder. Et après quelques écoutes du Filthy EP, on a au moins une certitude : The Bug n’a rien perdu de sa force de frappe. En effet, ces quatre titres (deux productions en fait, sur lesquelles les intervenants changent) sonnent comme autant de déflagrations dubstep/ragga qui soufflent tous ce qui tient debout sur leur passage. En même temps, quand on écoute la musique de The Bug, on n’a qu’une image en tête: des paysages ravagés et une idée bien arrêtée de ce qu'est la déréliction urbaine. Et si on imagine que le Angels & Devils à venir fera montre d’une certaine variété, The Bug a ici voulu jouer la carte des productions XXL qui aiment bien déposer leurs couilles sur la table, et trouver ça tout à fait normal. Ajoutez à cela des vocalistes pas vraiment connus pour prendre des pincettes (le chien fou Danny Brown, ou les copains à grosses voix que sont Flowdan et Daddy Freddy) et vous obtenez 14 minutes de son lourd dont le but unique semble être de vous foutre une sérieuse envie de péter les quatre murs qui vous entourent, de foutre une grosse torgnole au peigne-cul qui vous sert de collègue et de courir dans des rues sombres en beuglant des riddims qui parlent de fist fucking et de zoophilie. La good life quoi.