Evenfall

Sébastien Schüller

Green United Music/Pias – 2009
par Franck, le 23 mai 2009
8

Après Happiness (2005) salué par la critique, Sébastien Schüller revient avec un nouvel album, Evenfall. Si ses précédentes compositions flirtaient largement avec l’électro, il semble que le musicien ait décidé de poser des sons organiques sur son dernier opus. Ce qui marque d’emblée, c’est la puissance et la richesse de l’orchestration. Les collaborations de Sarah Neufeld d’Arcade Fire et de Richard Parry, à travers le side project Bell Orchestre, y sont sûrement pour quelque chose. L’émotion est bel et bien au rendez-vous. La voix est fragile et se cache le plus souvent derrière les claviers et guitares aériennes. Comme si Sébastien Schüller hésitait encore à être chanteur ou être uniquement compositeur. Evenfall navigue entre plusieurs eaux : mélancolies, espoirs…

C’est avant tout un album romantique comme l'illustre l’aspect bucolique du collage qui fait la pochette de l’album. Minimaliste et mélodique, l’album a nécessité quatre ans de gestation durant lesquels le musicien a voyagé (Philadelphie), a composé (collaboration pour des bandes originales de films comme Un jour d’été), et a aussi beaucoup tourné. Comme le démontrent "Awakening" ou "Open organ"…, Sébastien Schüller, même s’il se moque qu’on le classe dans tel ou tel genre musical (cf. notre interview),  a accouché d’un album résolument et magnifiquement pop. Le Parisien égale ses contemporains anglo-saxons et nordiques dans bien des domaines. Ce personnage discret confirme tout le bien que l’on pensait de lui depuis quelques années. Il s’est surtout affranchi de l’étiquette électro qu’on lui colla sur le dos à ses débuts, même si on retrouve ici ou là quelques touches électroniques. Il fait ainsi son petit bonhomme de chemin sans se soucier de ce que l’on pense de lui. Evenfall est donc album réussi, spontané, sincère. Le genre d’album que l’on pourrait écouter pleinement sur un glacier scandinave.