Easy to Cook

Austin Lace

62TV – 2007
par Jeff, le 15 octobre 2007
8

Il est des phrases qui font plaisir à lire, des phrases que l’on aimerait entendre plus souvent car elles viennent caresser notre ego dans le sens du poil. ‘Wallonie, terre de pop’ est l’une de celles-là. Aussi, comment ne pas remercier des groupes comme Girls in Hawaii l’année dernière et Austin Lace aujourd’hui d’avoir redoré le blason d’un genre qui, ces dernières années, avait été quelque peu délaissé par mes compatriotes au profit d’une musique souvent plus énergique. Et c’est ainsi qu’au cours de ces derniers mois il ne fut pas rare de voir fleurir cette bien belle expression -que bon nombre voudraient voir consacrée- dans la bouche et dans les articles des critiques belges comme français.

Easy to Cook. Ce n’est pas ce qu’on aurait pu penser à l’écoute du précédent album du groupe, Commodore Pace, premier effort poussif manquant cruellement d’âme. Mais c’est bien connu, on ne fait pas d’omelettes sans casser d’œufs et en quatre ans, le groupe a eu tout le loisir de passer de longues heures en cuisine à peaufiner sa recette pour soumettre aujourd’hui à nos papilles auditives un mets que le chef qualifie de léger. D’inspiration résolument sixties (comment ne pas citer les Beatles et les Beach Boys) mais partageant de nombreux points communs avec des groupes modernes comme les sous-estimés Papas Fritas et Elf Power, la musique de ces jeunes Wallons (Nivelles) se veut sucrée et innocente, simple et directe. Un objectif rapidement atteint puisqu’il ne vous faudra que peu de temps pour comprendre que Easy To Cook est un enchaînement particulièrement réussi de mélodies attachantes et modestes. ‘Come On, Come On, Come On’, ‘Accidentally Yours’ ou ‘Say Goodbye’ sont ainsi autant de morceaux qui mettent l’auditeur de bonne humeur, lui faisant oublier le temps d’un titre, d’un album, un rythme de vie effréné qui ne laisse plus le temps de profiter des choses simples.

Et là où je réalise combien ce disque est réussi, combien la formule atteint directement sa cible, c’est que quelques écoutes seulement m’auront suffi pour rédiger une chronique dont je sais déjà qu’elle reflète l’idée bien arrêtée que je me fais de cette belle galette. Dans le livret, le groupe nous demande de ‘rester naïfs, même si nous faisons semblant’ ; une formule qu’il a appliquée pour notre plus grand plaisir et que nous serions bien bêtes de ne pas reproduire.

Le goût des autres :
6 Nicolas