Diorama

Dominik Eulberg

Traum – 2011
par Simon, le 16 mai 2011
8

L'annonce du nouvel album de Dominik Eulberg avait tout de la grande nouvelle. Sûrement dû au fait que l'Allemand est une des plus belles références du son techno, la critique s'est languie de jeter une oreille sur le successeur de l'excellent Heimische Gefilde, merveille de techno minimale et spatiale. Peut-être aussi car Dominik Euberg est un artisan fidèle du son de l'écurie Traum Schallplaten, fleuron de l'industrie électronique d'outre-Rhin depuis un paquet d'années. Et pourtant dès la première écoute de Diorama, c'est le coup de massue sur la tête. Les lignes sont extrêmement colorées, mélancoliques et extrêmement mélodiques. L'ouverture est un florilège d'electronica légère, la techno a disparu, pour l'instant.

Si on pourrait presque tomber de sa chaise au moment de lancer le disque, on comprend vite que cette nouvelle plaque sera à nouveau digne d'un très grand intérêt. Les plages seront tout autant techno qu'auparavant, mais les ambiances seront bien plus cosmiques, largement influencées par d'énormes apports electronica, ambient trancey et early electro. Une sorte de fusion habile entre Mondkopf, Fairmont, Luke Abott et James Holden. On pense également à son collègue de label Applescal, qui avait su manier à la perfection un hybride au croisement du psychédélique et du doucement romantique. Si on pense directement au label Border Community, il ne faudrait pas pour autant oublier que Traum possède une patte extrêmement appuyée dans la rêverie électronique. Car Diorama c'est cela, du rêve au kilomètre et des tracks lunaires qui amène le clubbing très haut, loin dans les étoiles. Qu'on se le dise, Diorama n'est pas un retournement de veste soudain, c'est l'affirmation d'un son fort, qui avait déjà tendance à projeter sa minimal-techno dans des contrées proche du delirium. Disons que jamais Dominik Eulberg ne nous avait habitué à tant de chatoiements, et que la tension étant égale, on plonge vraiment ici dans la luxure sonore.

Au delà de ce constat de fait, on se doit surtout de souligner que cette nouvelle plaque est absolument parfaite de bout en bout : génialement équilibrée, recelant d'une foultitude de détails soyeux et absolument intense dans son ascension permanente. On pourrait dire que Diorama n'était pas le disque attendu par les fans de l'Allemand, mais qu'importe, le résultat est trop brillant pour être descendu sur base de son passé. Vous l'aurez compris, l'écoute de cette plaque est véritablement essentielle.

Le goût des autres :
8 Thibaut 8 Bastien