Dark Fades into the Light

Sandrine

Nettwerk – 2008
par Splinter, le 13 août 2008
6

Pas facile de percer en France quand on porte un prénom aussi commun que Sandrine. J'ai dû en avoir systématiquement une dans ma classe entre le CP et ma dernière année de fac. Sandrine Daniels n'a donc pas choisi la facilité en choisissant ce nom de scène pour se lancer dans le milieu et ainsi se distinguer des autres chanteuses pop folk qui pullulent actuellement, il faut bien le reconnaître. Alors que Beth Orton est toujours très active, que Cat Power et Feist connaissent un grand succès auprès du public depuis quelques années maintenant et que d'autres artistes plus mineures, telles Catherine Feeny, commencent à émerger, on pourrait légitimement ressentir une sorte de ras-le-bol. Les amateurs de jolies mélodies inoffensives ne peuvent pour leur part que se sentir comblés, d'autant que la qualité est souvent au rendez-vous.

Sandrine, puisque c'est d'elle qu'il s'agit ici, est une jeune chanteuse australienne qui en est à son second album, Dark Fades into the Light, le premier, Trigger, sorti en 2004, n'ayant pas été distribué par chez nous. Ancienne chanteuse gospel, Sandrine possède une voix, selon les morceaux, mutine ou gouailleuse assez réjouissante, en tout cas éminemment sensuelle ("Red Shoes"), qui n'est pas sans rappeler parfois la jolie chanteuse de Shivaree, Ambrosia Parsley. Comme cette dernière, qui vient de sortir un album solo de reprises de chansons d'amour, Sandrine semble obsédée par les sentiments, comme en témoigne le nombre de ses chansons dont le titre contient le terme "Love", sans compter le champ lexical avoisinant ("Don't Forget About Me", "Save Your Kisses"…), ce qui ne manquera pas de plaire aux demoiselles - comme aux garçons - un brin fleur bleue.

Certes, comme souvent avec ce genre d'album, on n'évite pas toujours l'écueil du morceau mielleux, parfait pour illustrer une scène d'amour dans une série télévisée bas de gamme ("Immortal", "It's OK"). Cela étant, cette galette très sympathique mérite l'attention grâce à ses compositions séduisantes ("Eleven", "Sea of Love"...), à une production léchée et au charme de la demoiselle en question. La Fnac ne s'y est pas trompée puisqu'elle a utilisé l'un des morceaux présents ici, en l'occurrence la bondissante "Where Do We Go", pour illustrer un spot télévisé.