Cosmic Egg

Wolfmother

Modular – 2009
par Romain, le 3 décembre 2009
4

Souvenez vous, c’était en 2006 : Wolfmother, groupe australien inconnu au bataillon hors de l’Océanie, se voyait encenser par la hype de la plus magistrale des façons. Avec un album composé presqu’uniquement de singles classés et un an seulement après la sortie de celui-ci, la bande d’Andrew Stockdale est noyée sous les récompenses et les prix dont un Grammy pour « Woman », probablement un des titres-à-faire-des-pubs les plus catchy de l’histoire du rock avec « Bohemian Like You » des Dandy Warhols.

Wolfmother, on ne va pas ergoter, avait toutes les qualités d’un énorme buzz. D’abord son producteur, Dave Sardy, véritable machine à faire de la pop, qu’on retrouve derrière Don’t Believe the Truth de feu Oasis, Get Born de Jet ou encore… Thirteen Tales From Urban Bohemia des Dandy Warhols (ah tiens); si le bonhomme ne fait pas beaucoup parler de lui, il a le mérite de faire parler les charts à sa place ! Ensuite, des titres hallucinants d’efficacité comme le « Woman » déjà cité, « Dimension », « Mind’s Eye » ou encore « White Unicorn », que tout qui a déjà allumé sa radio à au moins entendu une fois. A la frontière exacte entre Black Sabbath et Led Zepplin, Wolfmother présentait un style revival intergénérationnel, enrobant des riffs « heavy » fédérateurs (qui ont fait suer un tas de gamins sur Guitar Hero) dans un univers ésotérico-psychédélique à la Pink Floyd dans lequel on ne peut mal de perdre pied (des triangles, des couleurs, des animaux bizarres… ce genre de trucs). A cela on ajoute des shows dantesques et une bonne touffe de cheveux et l’affaire est dans le sac !

Pourtant, et c’est bien dommage, le deuxième opus des australiens est bien loin d’atteindre la cheville de son prédécesseur. Le malchanceux Stockdale, seul survivant de la formation initiale (les autres ayant fuit pour diverses raisons), a recréé le groupe de toute pièce dans le courant 2008, histoire de « pondre » un successeur à son premier bijou suffisamment tôt pour que la hype ne l’ait pas oublié. Il aurait peut-être du attendre un peu plus longtemps car son Cosmic Egg est loin d’être cuit dur.

De prime abord, on pourrait se réjouir à l’écoute de « California Queen » ou de « New Moon Rising », qui partagent avec les hits précédents un son gigantesque et des rythmes cadencés auxquels on était habitués. Mais on fini par déchanter à mesure que s’égrènent les 53 longues minutes de cet album résolument interminable. Parce qu’en plus d’être long, Cosmic Egg est ennuyeux. Il tombe dans le travers le plus atroce de l’histoire du rock - travers que des millions de hard rockeurs ont pleuré depuis la moitié des années 70 : Cosmic Egg devient pompeux. En effet, avec des titres comme « In The Morning » ou « Eyes Open » on pourrait croire à une redite un peu fadasse des morceaux les moins engageants de Wolfmother, mais avec des finals pareils, pas moyen d’éviter la guimauve.

Tel Humpty Dumpty qui oscille sur son mur après avoir jeté l’échelle qui lui avait permis d’y monter, cet album s’écrase sur le sol dans un crac bien mou, laissant le soin à l’auditeur somnolent d’ingurgiter l’omelette collante qui s’en écoule, là, par terre, à coté des restes de Scorpions, Whitesnake ou, plus récemment, de Muse (oui, de Muse, et surtout de Muse d’ailleurs). Si Ozzy avait encore des tympans, il n’approuverait surement pas…

Le goût des autres :
5 Amaury L