Close To Paradise

Patrick Watson

Secret City – 2007
par Nicolas, le 17 septembre 2007
7

Pour ceux qui ne s’étaient pas arrêtés sur le Just Another Ordinary Day (dont la sortie au Canada remonte à 2003) de Patrick Watson, il ne s’agit pas là de l’œuvre d’un musicien isolé mais plutôt celle d’un groupe qui, n’ayant su se mettre d’accord sur un nom, prit tout simplement celui de son leader. Mais d’indécision, il n’en est plus du tout question quand il s’agit d’aborder la pop cinématique du quatuor montréalais tant ce dernier semble maîtriser son sujet. De retour avec Close To Paradise, Patrick Watson n’a donc rien perdu de sa superbe, que du contraire même…

Alors qu’il cite Satie ou Debussy parmi ses influences majeures, Patrick Watson demeure avant tout un pianiste hors pair ("Drifters"). Mais ce n’est pas tout, il combine à cela une voix cristalline qui lui vaut d’être comparé à un certain Jeff Buckley ou encore à Rufus Wainwright. Toutefois, ce serait une erreur que de ne pas saluer le travail des trois autres membres du groupe qui, à la guitare, à la basse ou encore à la batterie, donnent une réelle ampleur aux compositions ("Giver"). Et si ces dernières laissent une place prépondérante aux arrangements somptueux, elles ont le don de s’étendre tels des paysages panoramiques. A ce titre, la présence d’un certain Amon Tobin aux platines sur 3 titres contribue à enrichir des textures qui, musicalement, lorgnent tantôt vers Paul McCartney, tantôt vers Pink Floyd. Cependant, on ne peut réduire Patrick Watson à de telles influences au vu de la façon dont elles ont été digérées. D’ailleurs, Close To Paradise se montre aussi inventif que d’une extrême douceur, celle-ci étant appuyée par les voix de Katie Moore (Timber) et Elizabeth Powell (Land of Talk). Mais voilà, ce qui nous empêche de porter complètement aux nues cet album réside dans le fait que Close To Paradise ne parvient sur la longueur, c’est-à-dire durant près de 50 minutes, à conserver un même degré d’intensité, chose que Patrick Watson réalise très bien en concert. Quand il sera à même de transposer cette énergie sur disque, le groupe canadien sera dès lors au sommet de son art. Et il n’y aura plus rien à en redire…

Au bout du compte, Close To Paradise est un album agréable à écouter, même s’il capte difficilement l’attention sur la durée. Malgré cela, on ne peut nullement remettre en cause la qualité des arrangements et des mélodies que livrent les Patrick Watson. On tient donc là une œuvre pour amateurs de longues plages vespérales qui remuent grâce aux bienfaits de leur douceur infinie.