Children Of The New Brigade

Saint Thomas

Racing Junior – 2005
par Popop, le 17 février 2005
7

Quelque chose s’est brisé en chemin. En 2002, à l’époque de la sortie de son second album, I’m Coming Home, la chance semblait sourire à Thomas Hansen : des critiques dithyrambiques, une tournée européenne en première partie de Lambchop, et un statut de « futur du folk » que beaucoup lui enviaient. Pourtant, le constat, 3 ans et des poussières après, est plutôt terne : des querelles de labels, une distribution sous le manteau, un nouveau disque qui sort sans qu’on en lise la moindre ligne dans la presse… A croire que le temps s’est arrêté avec la sortie de Hey Harmony en 2003.

La personnalité difficile (certains osent utiliser le terme de 'capricieux') de Saint Thomas est-elle directement liée à ce revers cinglant ? Après Let’s Grow Together l’an passé, Children Of The New Brigade est en tout cas le deuxième album de suite à passer complètement inaperçu. Sorti à la fin de l’été, ce cinquième effort en autant d’années d’activité mérite pourtant mieux que ce mépris plus ou moins affiché par les faiseurs de tendance. D’autant plus que cette nouvelle collection de chansons marque un virage net dans la carrière du Norvégien.

Au printemps, le EP Morning Dancer, lancé en éclaireur, avait donné un avant-goût du nouveau son du jeune homme, épaulé sur la quasi-totalité de l’album par la fratrie Herman Düne. Sans pour autant retomber dans le lo-fi de ses débuts, c’est un Saint Thomas plus sobre, plus électrique qui se dévoile ici et qui a surtout la bonne idée de s’imposer des limites. Avec seulement 9 nouvelles compositions, agrémentées d’une superbe reprise du "Sheer Wonder" des Düne, Children Of The New Brigade évite le remplissage exagéré de certains de ses prédécesseurs et va à l’essentiel. Pas de folk outrageusement dansant, à peine quelques références country au grand ouest ("The Twisted Cowboy"), le chanteur a fait le choix du disque apaisé, un rien triste mais à son image. Ce n’est peut-être pas le retour en fanfare espéré, mais ça a le mérite de respirer la sincérité.