Body Wash

Mndsgn

Stones Throw Records – 2016
par Ruben, le 11 octobre 2016
6

À l’échelle planétaire, il se vend aujourd’hui environ 2,4 millions de Big Mac par jour. Des études très sérieuses démontrent que le succès du mythique hamburger de McDonald's vient du fait que ses différents ingrédients parviennent à activer l’ensemble des papilles linguales stimulant ainsi un panel de goûts varié et plaisant pour tous – le steak est salé, le cornichon est acide, la sauce est sucrée, etc...

Ce principe, appliqué aux tympans, Mndsgn (prononcé « mind design ») a cherché à le retranscrire sur son deuxième album studio, Body Wash. En effet, le disque, qui penche vers les sphères alt-hip pop, est infusé d’éléments de jazz, de 80’s r&b et surtout de neo-funk. Autant d'ingrédients qui permettent au Californien de 28 ans de ratisser large tout en préservant un côté expé rafraîchissant.

Mais, et on le sait tous depuis Supersize Me, une overdose de Big Mac pénalise salement l’organisme. Une fois de plus, cette métaphore s’applique au travail de Mndsgn: au lieu de nous proposer un menu best-of ou un petit McFlurry en dessert, Ringgo Ancheta nous gave des mêmes sonorités et finit inévitablement par ennuyer. En fait, on aurait aimé voir des MC comme Domo Genesis, Mick Jenkins ou pourquoi pas Kendrick Lamar venir casser la monotonie, mais il n’en est rien. Au final, la voix synthétique du natif de San Diego devient désagréablement psalmodique et l’effet céleste initialement recherché se perd en intonations lassantes qui se calent mal sur des beats colorés.

Au final, contrairement à un Blonde qui parvient à nous captiver et à nous surprendre jusqu’au dernier morceau, Body Wash est plombé par un manque évident de variation dans l’architecture des pistes et des sonorités. Malgré ses bonnes intentions, Mndsgn aura bien du mal à convaincre un public qui se retrouvera avec le bide vide une fois passée la curiosité et l'excitation initiales. Ca ne vous évoque rien?