Autumn Of The Seraphs

Pinback

Touch And Go – 2007
par Nicolas, le 14 novembre 2007
6

Si Pinback était absent depuis 2004, et le dernier Summer In Abaddon, Rob Crow et Zach Smith n’en ont pas pour autant chômé. Ainsi, le premier nommé s’est une fois encore démultiplié en fondant son propre label (Robcore), en sortant un nouvel effort solo (Living Well), en lançant un nouveau projet (The Ladies) aux côtés de Zach Hill (Team Sleep) ou en faisant renaître Heavy Vegetable sous le nom de Other Man. Quant au second nommé, il s’est contenté de donner une seconde jeunesse à Three Mile Pilot, dont la plupart des membres forment aujourd’hui The Black Heart Procession. Bien que tout cela puisse s’avérer compliqué pour le néophyte, ce dernier doit comprendre qu’en l’espace de trois albums Pinback est devenu une figure incontournable de la musique indépendante. Et de tous les projets précédemment cités, le duo formé par Rob Crow et Zach Smith reste sans aucun doute celui qui nous a le plus fait vibrer avec sa pop insidieuse mais profondément mélancolique. Inutile donc de dire que le retour de Pinback était attendu de pied ferme…

Et au vu de la pochette d’Autumn Of The Seraphs, le quatrième opus du groupe de San Diego, on était en droit de se poser des questions quant à un éventuel changement d’orientation musicale. Alors qu’il nous avait habitués à un artwork composé de photographies aux interprétations les plus diverses, voilà que le duo change du tout au tout avec un graphisme se rapprochant davantage de la fantasy que de l’imagerie véhiculée jusqu’ici par Pinback. Au-delà de l’aspect purement esthétique (qu’on apprécie ou pas) de l’objet, le son des Américains ne s’est quant à lui guère renouvelé sur Autumn Of The Seraphs. Ainsi, l’entrelacement des voix et le tempo basique des compositions demeurent les caractéristiques majeures d’un groupe reconnaissable à la première écoute. Même si la formation n’a rien perdu de ses qualités, celles-ci lui permettant d’écrire des morceaux aussi apprêtés qu’aériens, il ne faut pas passer sous silence que ce quatrième album a une fâcheuse tendance à courber l’échine après avoir démarré au quart de tour avec "From Nothing To Nowhere". A moins qu’on ne soit pris par la sensation de tourner en rond ? Sans doute la réponse se trouve-t-elle juste au milieu ; en 2007, Pinback poursuit une voie qui semble toute tracée. Et donc exempte de toute surprise.

Malgré ces quelques interrogations de circonstance, il convient de préciser que Pinback reste quand même au-dessus de la mêlée en matière de pop lancinante et mélancolique. Au final, le fan de la première heure y trouvera très certainement son compte dès lors qu’il ne souhaitait pas voir son groupe déroger à une recette qui a d’ores et déjà porté ses fruits. Attention toutefois que ceux-ci ne viennent à rancir…