Andorra

Caribou

City Slang – 2007
par Nicolas, le 17 septembre 2007
9

Avec un pseudonyme tel que Caribou, il semble évident que Daniel V. Snaith soit Canadien. Et s’il possède bien la nationalité la plus en vogue sur la scène musicale, il est loin d’avoir la même renommée que bon nombre de ses compatriotes. Au contraire de ces derniers davantage portés sur les musiques à guitares, ce féru de mathématiques originaire de Toronto se dirigea vers l’electronica sous le sobriquet de Manitoba, référence évidente à une province canadienne. Toutefois, une poursuite en justice – Handsome Dick Manitoba des Dictators l’ayant attaqué en 2003 pour utilisation abusive de son nom de scène – obligea Daniel V. Snaith à changer de pseudonyme et à opter pour Caribou. Heureusement pour nous, le musicien n’en perdit pas pour autant son talent, comme il nous l’a prouvé en 2005 avec The Milk Of Human Kindness, paru sur le label Leaf.

Mais depuis ses débuts, le paysage musical de notre Caribou de service a considérablement mué. Ainsi, l’electronica aux tendances jazzy de Daniel Snaith a évolué vers une pop sixties aux embruns de psychédélisme. Quant au sens de la mélodie, qu’on lui connaît depuis son premier album (Start Breaking My Heart) datant de la période Manitoba, il s’est encore un peu plus aiguisé durant les deux années d’absence du Caribou. Ainsi dès les premières secondes de "Melody Day", qui a tout pour être un hymne, on se sent pousser des ailes pour un voyage qui s’annonce haut en couleurs. D’ailleurs, l’une des forces de cet Andorra réside dans la recherche des plus parfaites harmonies, notamment grâce à la voix de Jeremy Greenspan (Junior Boys), qui nous font incontestablement penser aux Beachs Boys de Brian Wilson, période Pet Sounds. Enfin, l’évolution la plus significative sur ce dernier album reste, comme on l’a déjà dit, la volonté de s’éloigner de l’electronica. Si l’on excepte les deux derniers titres ("Irene" et "Niobe"), Caribou explore de nouvelles contrées sans, pour autant, s’éloigner de son laptop.

Mais qu’importe, tous les moyens sont bons pour que Daniel Snaith parvienne à ses fins… et nous livre un album qui a toutes les qualités requises pour figurer en bonne place dans les listes de fins d’année. Mais avant même d’y penser, il convient de savourer cette pop luxuriante qui, mine de rien, semble faire revivre les glorieuses heures du passé. Et s’il se tourne vers ce dernier, on ne peut nullement qualifier Caribou de rétrograde, cet terme étant destiné à ceux qui lui reprocheront d’évoluer vers davantage de simplicité. Mais quelle simplicité !

Le goût des autres :
9 Julien 9 Julien L 8 Laurent