All Hour Cymbals

Yeasayer

We Are Free – 2008
par Jeff, le 17 janvier 2008
8

New York… blogosphère enthousiaste… Animal Collective… Ces quelques mots devraient suffire à exciter la curiosité de nos auditeurs à la recherche d’expériences sonores s’éloignant des sentiers battus. C’est en tout cas ce que les 4 New-Yorkais de Yeasayer se proposent de nous offrir sur All Hour Cymbals, leur premier album. Depuis la sortie du single "2080" il y a quelques mois, ce groupe énigmatique au possible n’en finit plus de faire parler de lui dans les cercles informés et c’est donc avec un certaine dose d'enthousiasme que ceux qui suivent le groupe depuis ses débuts écouteront les onze compositions de All Hour Cymbals.

Pour ceux qui découvrent le groupe, attendez-vous à vivre une expérience hors du commun, à vous laisser porter par une musique qui semble refuser les points d’ancrages et à défier les catégorisations. Certes, cet opus ne cache pas des influences qui transpirent dès les premières notes de « Sunrise », cependant, les quatre musiciens de Yeasayer mélangent leurs ingrédients d’une manière telle qu’ils parviennent à transformer les doses de post-punk, de new wave et de world music qu’ils ajoutent à une base folk en un style qui leur est propre et qu’un critique musical plus inspiré que moi ne tardera pas à créer. Une telle description doit forcément évoquer chez certains de nos lecteurs les délires de Animal Collective ou TV on the Radio. Et il est vrai que si la forme diffère, il est indéniable que Anand Wilder, Chris Keating, Ira Wolf Tuton et Luke Fasano parviennent à insuffler à leur musique cette âme vivace et cette personnalité forte que certains traquent inlassablement tout au long de leur carrière.

Leurs compositions, des rites incantatoires fiévreux mélangeant puissance tribale et énergie gospel, inondent les tympans d’une musique puissante, bien que trop souvent bridée par une production qui ne rend pas pleinement justice à la folie créative de nos quatre énergumènes. Car bien qu’il se dégage de ce disque une douce folie, elle n’est pas suffisamment communicative et on sent rapidement que des morceaux comme « Red Cave », final éblouissant à la puissance chamanique, l’habité « Wait for the Wintertime » ou Forgiveness et ses boucles hypnotiques, mériteraient d'exploser sur scène dans un déluge de guitares saillantes, de percussions percutantes et de voix aériennes. Ca tombe bien, le groupe embarquera d'ici peu pour une tournée européenne...

Le goût des autres :
8 Julien