Algiers

Calexico

City Slang – 2012
par Laurent, le 25 septembre 2012
6

C’est le souvenir nostalgique du groupe qui a interpelé la curiosité de votre serviteur. Calexico, depuis les décevants Garden Ruin (2006) et Carried to Dust (2008), n’arrivait plus à créer ni la surprise ni le plaisir. Les mariachis avaient laissé la place à Iron & Wine et ce n’était malheureusement pas une bonne nouvelle. Un peu comme si votre pizzeria se mettait à vous servir des choucroutes garnies. En même temps, on comprend que le duo Joey Burns/John Convertino, s’étant immiscé avec succès dans la niche mexicaine, rêvassait de gambader dans d’autres contrées, où l'on a notamment croisé Françoiz Breut et Jean-Louis Murat). Mais n’était-il pas alors plus judicieux de revenir au bercail Giant Sand, aux côtés de Howe Gelb ? Voire de relancer OP8 avec ce dernier et Lisa Germano ?

Pour tenter de se réinventer, Joey Burns et John Convertino sont allés enregistrer à la Nouvelle-Orléans, source évidente d’inspiration non seulement à cause des stigmates de l’ouragan Katrina mais également parce que le lieu est dans l’absolu chargé d’histoire.Les slide guitars, la batterie effleurée, les trompettes, la voix doucereuse, les duos: non, rien n’a changé dans la cuisine de Calexico, et c’est peut-être bien là le problème. Le plan de carrière semble au point mort jusqu’à la retraite. Les fulgurances des deux excellents premiers albums (Spoke et The Black Light) ont presque disparu et la spontanéité de leurs prestations live ne semblent plus être au rendez-vous.

Comme toujours en amour, on est excessifs. Il y a bien entendu, comme dans chaque album du duo quelques titres qui sortent du lot (« Fortune Teller », « Hush » et « Epic ») et qui font que la paire compte et comptera encore dans le paysage americana/country/latin/crossover. Mais les sensations des débuts semblent s’être évaporées, et c’est plutôt vers des formations comme Mariachi El Bronx que l’on ira dorénavant chercher de la fraîcheur. On ne peut qu’être d’accord avec la critique lue dans Drown in Sound : « Not a bad album, just a boring one ». Sans appel. Et tellement vrai.

Le goût des autres :
6 Maxime